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Le PS réfléchit à comment améliorer l’école dans les quartiers défavorisés

Publié le 12 novembre 2010 par Letombe

Le PS réfléchit à comment améliorer l’école dans les quartiers défavorisés 

Les médecins n’y viennent plus tous. La Poste aurait démissionné. Les bons professeurs s’enfuient… Certains quartiers, sous prétexte d’être appauvris et délaissés, au lieu d’être au centre des aides, sont des repoussoirs pour les services publics, les politiques et les entreprises. Si c’est bien dommage, c’est surtout scandaleux.

Lorsque nous chanterons la Marseillaise le 11 novembre près des monuments aux morts pour célébrer la fin de la Première guerre mondiale, nous chanterons aussi ce qui représente la France dans le monde et ce qui annonce que nous sommes dans un pays de liberté, d’égalité et de fraternité. Qu’en est-il dans certains quartiers ? Certains, ceux urbains, se sont révoltés en 2005. D’autres, plus ruraux, se sont encore plus paupérisés depuis ces quelques années où tout le monde n’a eu cesse de dire qu’on allait tout faire pour les désenclaver tout en ne les considérant en fait jamais, dans les faits. Il suffit de voir le taux d’emploi dans certaines banlieues de la région parisienne et la détresse du monde agricole, délaissé par un gouvernement qui ne cesse de dire depuis plus de 8 ans que c’est la faute de « ceux d’avant ». On pourrait parier que dans 30 ans, ils diront que c’est de la faute de ceux d’il y a 38 ans… Et puis quoi encore ? N’ont-ils pas eu d’autres idées ? Si, peut être… Mais pour quels résultats ? Car les constats empirent très clairement.

Le document préparatoire à la convention du PS sur l’égalité réelle[1] rendu public le 2 novembre et soumis au vote des militants le 2 décembre pose les premières pistes d’une politique sociale dans des zones de plus en plus marginalisées, entre autres. Tout commence par l’école. Si on peut y repérer les talents, les former et les mettre en avant, les gens des cités auront leurs porte-paroles, leurs nouveaux leaders et finalement des modèles de réussite. Si on peut aider les plus faibles au travers d’un système éducatif performant, alors certainement que les situations d’échec diminueront et les problèmes qui vont avec, du chômage à la délinquance. Et peut être que ces quartiers redeviendront enfin attractifs et moins caricaturés !

Ce document de fond (qu’on ne dise plus que le PS n’a pas d’idées…) propose par exemple de limiter à 15 élèves les effectifs dans les classes des établissements scolaires en ZEP. Personne ne note qu’il s’agit là d’une proposition du Haut Conseil à l’Education, que ce dernier avait lui même repris d’une idée développée par les socialistes allemands dans certains Länders, et que c’est une idée qui marche (et qui n’est reprise in fine que par le PS) !

Bruno Julliard, secrétaire national en charge de l’éducation de la rue Solférino, souhaitait aussi mettre en place des bourses d’excellence et annonçait vouloir réfléchir aux différents dispositifs sociaux qui pourraient permettre aux élèves des quartiers de pouvoir s’en sortir. On pense tout de suite, sur ce blog, à l’exemple de Sciences Po Paris et aux conventions d’éducation prioritaire. On  peut aussi penser à cette formidable initiative de la fondation Euris, qui, sous l’égide de la Fondation de France et de Jean-Charles Naouri, le PDG entrepreneur de Casino (ancien directeur de cabinet de Pierre Beregovoy !) attribue plusieurs dizaines de bourses, chaque année, à des bacheliers issus de zones d’éducation prioritaire ou ayant effectué une partie de leur scolarité en zone sensible à condition qu’ils aient un projet professionnel en tête. La région Ile-de-France, sous l’égide du socialiste Jean-Paul Huchon, est en train de mettre en place un système d’aide aux familles qui veulent accompagner financièrement la formation de leurs enfants pour leur aider à payer le séjour d’échange linguistique ou les cours particuliers par exemple.

Les projets politiques, associatifs, ou privés ne manquent pas pour essayer d’en venir à bout des difficultés ancestrales des banlieues, plus particulièrement ceux liés à la formation initiale. Pourquoi donc n’en voit-on aucun repris par le gouvernement ? Une chose est plus importante que celle d’aider les jeunes des cités : s’opposer dogmatiquement au PS. Les Français trancheront…

Par J Thiboult pour le blog de la section Jean Zay de « Sciences Po »


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