La ville d'Oświęcim au sud de la Pologne abrite les camps d'extermination d'Auschwitz, le maire de Ballan-Miré, Laurent Baumel décide de ne pas reprendre le jumelage car le serment ne fait jamais référence au devoir de mémoire.
Cette ville ouvrière de 40 000 habitants comprend aussi deux des trois camps d'Auschwitz, le nom allemand imposé par décret à la population par Adolf Hitler en 1939. « Je ne veux pas qu'Oświęcim efface Auschwitz par une banalisation des lieux », se justifie le maire de Ballan-Miré. Il poursuit en expliquant qu'un jumelage doit être quelque chose de festif entre les deux villes et qu'être jumelé à Oświęcim n'a rien d'ordinaire. « Tout le monde sait que ce doit être joyeux. Lever le coude, ça devient difficile. » dit-il à la Nouvelle république. Le jumelage avait été réalisé par son prédécesseur mais depuis son élection en 2008 le maire de Ballan-Miré n'a pas organisé de cérémonie avec les polonais à l'hotel de ville.
Un autre argument qui a fait pencher la décision du maire : le projet de construction d'un tertre du Souvenir voulu par le maire Janusz Marszalek. Ce tertre associerait, dans un certain oecuménisme, les victimes juives, homosexuelles, franc-maçonnes ou catholiques. « Un scandale » pour Laurent Baumel. Marszalek encourage Oświęcim, ville martyre aujourd'hui ouvrière, de se tourner résolument vers l'avenir. Le maire d'Oświęcim explique qu'il faut prendre en considération l'histoire de la ville et le lien entre Auschwitz et la ville d'Oświęcim. En attendant, le chef du conseil municipal d'Oświęcim, Piotr Kucka est étonné par la décision du maire français.
Les historiens locaux estiment que le maire de Ballan-Miré commet là une « erreur et une faute politique grave ». Ainsi pour André Bellegarde, c'est aller chercher une « mauvaise querelle ». Le président de l'Association de recherches et d'études sur la Shoah en Val-de-Loire estime « qu'être jumelé avec Oświęcim constitue un honneur et une charge » tandis que des liens forts se sont forgés et consolidés depuis 1993.