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Tagore (3/4)

Publié le 12 novembre 2010 par Olivia1972

Œuvres

La réputation littéraire de Tagore est influencée de manière disproportionnée par la considération dont jouissent ses poèmes. Toutefois il a aussi écrit des romans, des essais, des nouvelles, des journaux de voyage, des drames et des milliers de chansons. Parmi ses œuvres en prose, ce sont sans doute les nouvelles qui recueillent le plus d'estime ; on lui doit certes la genèse du genre en langue bengalie. Ces œuvres sont fréquemment remarquées pour leur nature rythmée, optimiste et lyrique. De telles histoires s'inspirent de sujets trompeusement simples : la vie de gens ordinaires.

Tagore a écrit huit romans et quatre nouvelles, parmi lesquelles Chaturanga, Char Odhay, et Noukadubi. Ghare Baire (La maison et le monde) dénonce l'émergence du nationalisme indien, le terrorisme, le zèle religieux dans le mouvement Swadeshi.

D'autres romans sont plus réjouissants : Shesher Kobita constitue son roman le plus lyrique, entrecoupé de poèmes et de passages rythmés composés par le personnage principal (un poète).

Tagore a écrit sur des sujets aussi variés que l'histoire de l'Inde ou la linguistique. À côté de ses œuvres autobiographiques, ses journaux de voyages, essais et conférences ont été compilés dans de nombreux volumes, au nombre desquels on peut citer Iurop Jatrir Patro (Lettres d'Europe) et Manusher Dhormo (La religion de l'Homme).

Un autre livre connait un grand succès en 1925 ; il s’agit du roman « A Quatre Voix ». Dans la préface qu'il a écrite pour ce roman, Romain Rolland fait remarquer la grande place que tient l'ironie dans toutes les œuvres asiatiques. « Chez tous les sages d'Asie, on retrouve, paraît-il, une bonhomie railleuse. Nous ne sommes point en état de vérifier cette assertion générale, mais constatons aisément, en tout cas, que le roman de Tagore est plein d'ironie, d'une ironie extrêmement bienveillante, qui n'exclut nullement la sympathie pour les hommes qui en sont l'objet, mais implique une nuance de commisération pour leurs efforts. « Tout ce que vous tentez, semble dire l'auteur, est louable et touchant, mais si loin, si loin de l'éternelle vérité. » Et cet apaisement spirituel gagne le lecteur il s'intéresse aux passions des héros du roman et ne les partage point. Semblable au spectateur qui assiste à un ballet, il jouit du spectacle et n'éprouve pas lui-même le désir de danser. Il y a dans les récits de Tagore une sorte de détachement auquel nous sommes sensibles ».

Musique et peinture

 

Tagore a été un musicien prolifique doublé d'un peintre, compositeur d'environ 2 230 morceaux. Sa musique est indissociable de son œuvre littéraire, puisque les paroles de ses chansons sont très souvent des extraits de ses romans, histoires ou pièces. D'abord influencées par le style de la musique classique hindoustanie, elles explorent toute la gamme des émotions humaines, de ses premiers chants funèbres jusqu'à des compositions quasi-érotiques. Elles empruntent la couleur tonale des ragas classiques dans des proportions variables. Dans certains cas, ces chansons adoptent scrupuleusement la mélodie et le rythme d'un raga donné, dans d'autres il se permet d'assembler des éléments de différents types de ragas pour créer des formes novatrices.

 

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Le critique musical Arthur Strangways est le premier à introduire des non-Bengalis au rabindrasangeet avec son livre The Music of Hindostan (La musique de l'Hindoustan), où il le décrit comme le "médium d'une personnalité... [qui] va puiser dans l'arrière-plan de tel ou tel système musical, pour transporter à une telle beauté du son qui surpasse tous les systèmes." Avec l'hymne national du Bangladesh Amar Shonar Bangla et celui de l'Inde Jana Gana Mana Tagore est le seul à avoir jamais écrit les hymnes nationaux de deux pays.

Âgé de soixante ans, Tagore se remet au dessin et à la peinture. Plusieurs expositions réussies de ses œuvres ont lieu en Europe, d'abord à Paris, encouragé par des artistes rencontrés dans le Sud de la France. Tagore, qui était probablement atteint de pronatopie ("daltonisme"), ou d'une déficience partielle dans le discernement des couleurs (rouge-vert dans le cas de Tagore), peignait dans un style caractérisé par des singularités dans les ordonnancements esthétiques et picturaux.

A SUIVRE


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