PORTRAIT
Rémy Vettor Candidat PS à l'élection cantonale de Saverne, 45 ans. Habite Dossenheim-sur-Zinsel, cadre comptable. Secrétaire de la section PS de Saverne, secrétaire fédéral PS du Bas-Rhin. Candidatures précédentes : élection cantonale de Bouxwiller en 2008, élection cantonale de Saverne en 2008, élections régionales en 2010.
« Décomplexer la gauche »
Complexée, la gauche savernoise ? C'est le candidat PS à l'élection cantonale de Saverne qui le prétend. Rémy Vettor lance aujourd'hui sa campagne avec l'inauguration d'un local de permanences à Saverne. Son credo : être visible et remobiliser les électeurs du PS qui auraient, selon lui, une tendance à l'abstentionnisme.
Pour l'élection cantonale savernoise de mars 2011, la droite part en ordre dispersé, avec l'UMP (lire DNA de mercredi) de Murielle Philippe face au conseiller général sortant, Thierry Carbiener. A gauche, même chose : Europe écologie et le PS se lancent dans la campagne chacun de son côté.
A qui profitera la dispersion des voix ? Comptant sur le bon score de la gauche aux élections régionales du printemps, Rémy Vettor espère remobiliser les électeurs locaux du PS.
« Thierry Carbiener et l'UMP, c'est bonnet blanc, blanc bonnet »
- DNA : Quelles sont vos priorités pour cette campagne ?
- Rémy Vettor : Décomplexer la gauche à Saverne. On a un certain nombre de soutiens, mais on dirait qu'il ne faut pas que ce soit dit. En Alsace, en général, on a du mal à s'afficher d'une autre couleur que le parti dominant, l'UMP. - N'y a-t-il pas d'autres raisons ? - Il y a eu un certain nombre de couacs dans la gauche locale [aux législatives de 2007, ndlr] qui font que les gens n'ont pas envie de s'afficher. Mais on remarque qu'à certains endroits, on a recommencé à voter à gauche, comme à Saverne et Monswiller. A nous de donner envie aux électeurs. C'est pour ça qu'on inaugure un local de campagne, pour être visible. Pour ma part, j'ai des valeurs à défendre, et je les défendrai.
- Vous démarrez votre campagne sans suppléante. Pourquoi ?
- Un certain nombre de femmes qu'on a rencontrées [avec le directeur de campagne Cédric Marchal, ndlr] sont déjà dans plein d'associations. Elles ont peur que, si elles s'affichent avec le PS, leurs associations voient leurs subventions diminuer. Je pourrais bien sûr choisir une suppléante qui n'est pas du canton. Mais je veux une suppléante active et impliquée.
- Europe écologie a une nouvelle fois décliné votre offre d'union.
- L'union se fera un jour, s'ils le veulent bien. Même si je comprends Madame Braud [candidate d'Europe écologie, ndlr], qui dit qu'il faut que tout le monde s'exprime et expose son projet, je pense qu'on aurait pu travailler ensemble à un projet commun. Séparés, les choses deviennent moins évidentes, mais pas impossibles.
- Et avec l'extrême-gauche ?
- Avec le NPA, c'est non. Les autres, j'attends de voir. D'un côté, ils disent que ce serait bien que le PS gagne à Saverne, pour leur donner plus de visibilité. Mais ils ne font pas grand chose pour qu'il gagne. Ils ne sont pas hostiles au PS, même si sur certains points on est en désaccord.
- Comme à la cantonale de Hochfelden en 2009, le PS fait face à un duel droite-droite. Espérez-vous un meilleur score ?
- Ils vont se tirer dans les pattes. De toute façon, Thierry Carbiener et l'UMP, c'est bonnet blanc, blanc bonnet. Il a appelé à voter Richert au second tour des élections régionales : pour moi, il est l'allié de l'UMP, comme tous les conseillers généraux centristes. Le jour où la majorité sera socialiste, il deviendra peut-être socialiste. Moi, c'est certain, je ne deviendrai jamais UMP.
« On réfléchit à un événement de grande ampleur sur le canton »
- Quelle est votre stratégie ?
- Nous, on a un programme. Il y a le local de campagne, le bulletin d'information. On occupera le terrain, on fera des meetings, on organisera des événements vis-à-vis de la jeunesse. On réfléchit aussi à un événement de grande ampleur sur le canton. Et puis, le contexte national influencera quand même le vote.
- Un membre du PS figure dans l'équipe du chef de l'opposition savernoise Thierry Carbiener, également conseiller général sortant... et votre adversaire dans cette élection. Allez-vous le ménager ?
- Ça ne me pose aucun problème. C'est à la personne qui nous soutient au sein du conseil municipal de Saverne [Bernard Lacroix, ndlr] de se positionner, et je pense qu'elle le fera. Mais on n'est pas dans une municipale, le canton ne se limite pas à Saverne. Moi, je parlerai de son bilan au conseil général, que je n'approuve pas, car il a appuyé une grande partie de ce que l'UMP a fait et que je dénonce.
- Le PS rural, notamment à Molsheim, s'en est pris ouvertement au PS strasbourgeois. A Saverne, vous sentez-vous aussi délaissés ?
- Strasbourg, c'est quand même là où il y a le plus de militants PS. Les sept élus PS au conseil général sont tous Strasbourgeois. C'est vrai, il est difficile de vivre en-dehors de Strasbourg en tant que socialiste. Mais il ne faut pas attendre tout des autres, il faut faire bouger les choses. Jacques Bigot et Catherine Trautmann viendront nous soutenir dans le canton. Si on arrive à mobiliser nos électeurs et à faire le même score que Bigot aux régionales, on arrivera au second tour.
Vendredi 12 novembre. Inauguration du local de campagne du PS à 18 h au 1 Grand'Rue à Saverne.
Permanences les mercredis de 19 h à 20 h 30.
LES PROJETS
Fiscalité.
« La politique nationale, appuyée par le député et l'UMP, a porté ses fruits : c'est le matraquage financier dans les communes, comme à la Ville de Saverne, mais aussi à la communauté de communes au Département. Il fallait certes réformer la taxe professionnelle, mais pas de cette façon, avec comme conséquence directe l'augmentation des impôts locaux. »
Social. « Nous demandons l'abandon de projets pharaoniques à la gloire de certaines personnes. Un golf, un GCO, un musée Lalique qui un jour s'appellera musée Richert... Il faut réaffecter ces sommes à du vrai social, qui n'est pas du saupoudrage. »
Transports. « Il faut un vrai schéma directeur des transports, adapté aux besoins actuels et aux personnes âgées. Sans oublier le maintien des arrêts TGV en gare de Saverne. »
Personnes âgées. « Nous voulons favoriser le maintien à domicile des personnes âgés, qui est aussi une pépinière d'emplois. »
Enfance. « La petite enfance dans le canton de Saverne, c'est catastrophique, il faut plus de places en crèches et d'autres modes de garde. »
Propos recueillis par Emmanuel Viau DNA édition du 12 novembre 2010 Saverne