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Lu par 1998 visiteurs web
Cette semaine, j'aurais aimé vous parler de l'Asie avec la visite du n°1 chinois en France, avec les élections en Birmanie, mais ce sera pour une autre fois. Vous allez me dire quand vu que les dernières élections birmanes ont eu lieu il y a 20 ans et vous n'aurez pas tort. Tout aussi intéressantes auraient été d'analyser les retombées de la visite du président chinois.
Mais j'ai choisi de vous parler d'une zone géographique dont on ne parle plus beaucoup depuis qu'on s'y entretue moins. Je pense évidemment aux Balkans, car ça bouge là-bas. Vous allez me dire, cela bouge tout le temps dans les Balkans, rien de neuf à cela, c'est vrai. Mais ici, j'entends positivement parlant. Des rapprochements s'opèrent et cela sur plusieurs terrains.
Tout d'abord dans le cadre de l'élargissement de l'Union européenne. Nous vous avions parlé il y a une quinzaine de jours d'avancées significatives avec la Serbie. Avec la Croatie aussi cela semble progresser avec la clôture provisoire de 25 chapitres sur 35, il est vrai. Bruxelles estime aujourd'hui que Zagreb pourrait rejoindre les 27 dans 7 ou 10 ans. Pour la Macédoine aussi, cela semble plutôt en bonne voie. Par contre, d'autres dans cette même région du sud-est européen y rêveront encore longtemps, tels que la Bosnie, le Kosovo, le Monténégro ou encore l'Albanie. Toutefois les citoyens albanais et bosniens vont désormais pouvoir voyager dans l'espace Schengen sans visa à égalité désormais avec les Macédoniens, les Serbes et les Monténégrins.
Mais pour ces pays balkaniques, leur plus grande handicap à l'adhésion reste leur volonté ou la possibilité qu'ils ont de collaborer avec le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie.
N'oublions pas l'autre pays balkanique, la Turquie pour qui le processus d'adhésion sera manifestement beaucoup plus long. Depuis 2005, les négociations sont très difficiles, et sur 11 chapitres ouverts, seul un a été bouclé. Dans le cas turc, c'est ses relations avec Chypre qui posent le plus problème. On a appris cette semaine que des accords secrets sont en cours de négociation sous la houlette du commissaire européen en charge de l'élargissement de l'Union, Stefan Füle. Affaire à suivre.
Je vous disais que cela bougeait dans les Balkans, cela concerne aussi la Roumanie et la Moldavie. Ces deux pays aux relations compliquées, ont enfin réussit à signer un traité frontalier. Bucarest semble avoir le vent en poupe ces derniers temps. En effet, la signature de cet accord devrait faire taire ceux qui accusent les Roumains d'avoir des visées irrédentistes sur la Moldavie. Pour mieux comprendre, il faudrait comme toujours prendre le temps d'un petit retour en arrière mais disons que pour faire court, la Moldavie partage en partie sa langue et son histoire avec la Roumanie, ce qui fait fantasmer certains de chaque côté de la frontière et pas seulement, les autres voisins aussi, très sourcilleux sur la question.
Je vous disais que la Roumanie a le vent en poupe, c'est aussi parce qu'elle a accueilli en début de semaine 14 pays dont 8 membres de l'Union européenne, traversés par le Danube. Intitulé "Sommet pour le Danube", cette réunion avait pour but de mettre en place une stratégie commune dans différents domaines, tels que l'économie, l'environnement et la culture. Pour l'instant, il n'y a évidemment pas d'argent, il faudra pour cela patienter jusqu'au prochain budget européen. Il était grand temps que cette évidence géopolitique soit prise en compte par les Européens. Le défi est majeur pour l'Union et pour la Hongrie - très concernée par ces questions - qui avec sa présidence dans moins de deux mois, va avoir encore une occasion de s'imposer dans la région comme un acteur incontournable.
Par Cécile Vrain - Nombre de lectures web de cet article (hors podcasts, smartphones et tablettes): 1998 fois - Contenu mis à jour le 17/11/2010
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