Mes "Et si..."

Depuis le début du mois, mes "Et si..." ont refleuri. Elle naissent des intempéries et viennent réconforter mes journées. Elles sont mes lots de consolation.
À part aller travailler, je ne sors plus. J'observe la pluie tomber. Ça me prend beaucoup de temps.
Aujourd'hui, je suis mou. Tout flagada. J'aurai besoin d'un tuteur en bambou, comme mon philodendron qui fait tout aussi peine à voir. C'est pas gai un philodendron et un chinois avachis, écrasés sous le poids de l'apathie.
Mon esprit est une grande cantine. Mes idées sont les écoliers.
Les écoliers aiment arriver par vague. Ils s'installent, chahutent puis repartent aussitôt. Parfois, l'un d'entre eux s'attarde, prend son temps, mange plus tranquillement. Mais il finit toujours par s'en aller, rappelé par son maître pour une nourriture autrement plus intellectuelle.
Mon esprit est une grande cantine, vide le plus clair de son temps...
J'aime pas travailler. Je suis sérieux au travail, mais je n'aime pas ça. Je ne déteste pas non plus.
Le travail ne devrait pas exister. Ou alors autrement. Seulement quand on a du temps. Je crois que si c'était le cas, il y aurait moins de grincheux sur Terre. Je crois que si tous les matins, au lieu d'aller travailler, on allait aux plaisirs de la vie, les heures passeraient avec moins d'amertume.
Les plaisirs de la vie : faire la grasse matinée, laisser divaguer son esprit, sentir le vent caresser son visage, regarder les fleurs s'ouvrir, croiser le regard d'un inconnu, répondre à son sourire, marcher dans la neige, faire l'amour, s'allonger sur l'herbe et observer les nuages flânocher, dire je t'aime et en être stupidement ému... Et plus particulièrement en ce moment : écouter la pluie chanter, s'amuser de ses gouttelettes zigzaguer le long des vitres et écrire des petits mots sur les fenêtres embuées.
Mes tomates coeur de boeuf n'attendent qu'une chose : que je les savoure !
Un autre plaisir de la vie...