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Le G20 continuera-t-il à carburer aux énergies fossiles ?

Publié le 12 novembre 2010 par Unpeudetao

Alors que les Etats du G20 qui se réunissent demain à Séoul se focalisent sur les questions monétaires, ils sont beaucoup plus discrets sur leur engagement à arrêter de subventionner les énergies fossiles. Selon l’Agence internationale de l’Energie, cet arrêt, s’il était effectif, « pourrait, du moins en partie, compenser la déception créée à Copenhague ». *1
Mais une étude de deux ONG révèle que les membres G20 n’ont pas tenu leur promesse. *2
Par exemple, ils oublient systématiquement de prendre en compte les soutiens publics à l’industrie fossile via la Banque mondiale et les agences publiques de crédit à l’exportation (la Coface en France). Pourtant, ces fonds publics soutiennent des projets très émetteurs en gaz à effet de serre, souvent destructeurs pour les pays hôtes, et qui profitent généralement à des multinationales déjà richissimes. Dans un contexte d’urgence climatique, les Amis de la Terre demandent au G20 de Séoul de prendre des mesures dans les plus brefs délais pour mettre fin à toutes les subventions aux multinationales des énergies fossiles.

A l’occasion du sommet de Pittsburgh de septembre 2009, les dirigeants du G20 s’étaient engagés à « éliminer progressivement les subventions inefficaces aux énergies fossiles qui encouragent la surconsommation », engagement réaffirmé lors du sommet de Toronto en juin 2010. De telles subventions sapent les efforts déployés dans la lutte contre les changements climatiques et peuvent entraver les investissements dans les énergies renouvelables et l’efficacité et la sobriété énergétique.

Mais un an après cette promesse, huit des membres du G20 – dont la France – considèrent ne pas avoir de subventions aux fossiles à éliminer, tandis que les autres s’engagent sur des mesures qui étaient déjà prévues avant le sommet de Pittsburgh.

Anne-Sophie Simpere, chargée de campagne Responsabilité des acteurs financiers aux Amis de la Terre, explique : « La France estime aujourd’hui ne pas avoir de mesure à prendre sur les subventions aux énergies fossiles, mais entre 2004 et 2008, le secteur pétrolier français a bénéficié de 392 millions d’euros au titre de garanties publiques aux exportations via la Coface. La France est également un acteur de poids au sein de la Banque mondiale, qui a investi 6,3 milliards de dollars dans les énergies fossiles en 2010, dont 3 milliards pour la seule centrale à charbon de Medupi en Afrique du Sud, qui sera l’un des plus gros émetteurs de CO2 au monde. Ces financements sont des subventions internationales aux énergies fossiles, qui doivent être éliminées au même titre que les subventions nationales. »

La Banque mondiale est en train de réviser sa Stratégie Energie, l’occasion d’acter la fin de ses financements à des projets fossiles. Une mesure d’autant plus souhaitable qu’une étude de l’ONG Oil Change International *3 révèle que ces deux dernières années, aucun projet d’énergie fossile financé par la Banque mondiale n’a amélioré l’accès à l’énergie des plus pauvres.

Anne-Sophie Simpere conclut : « Les Etats du G20 disposent d’une majorité des droits de vote au sein de la Banque mondiale : ils ont tout à fait la possibilité de décider qu’elle ne financera plus les énergies fossiles, et qu’elle redirigera ses prêts vers l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables.
C’est une question de volonté politique. »

Notes :
 *1 AIE, World Energy Outlook 2010, novembre 2010.
 *2 Oil Change International & Earth Track, G20 Fossil-Fuel Subsidy Phase Out : A review of current gaps and needed changes to achieve success, novembre 2010.
 *3 Oil Change International, World Bank Group Energy Financing : Energy for the Poor ?, octobre 2010.

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 Le site des Amis de la Terre :

http://www.amisdelaterre.org/


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