La naissance du globish
Il fut le premier à en parler dans son ouvrage « Parler globish » paru en 2004 aux éditions Eyrolles. Jean-Paul Nerrière, ancien d’IBM, s’était aperçu à travers ses divers voyages qu’il communiquait mieux dans la langue de Shakespeare avec ses interlocuteurs non-anglophones qu’il ne le faisait avec les américains. L’idée lui vient d’inventer une nouvelle langue basée sur un anglais simplifié accessible et compris par tous. Ainsi en globish, « Awfull » (effrayant) devient « Terrible » tandis que « An overwhelming majority » (une majorité écrasante) se traduit par « A large majority ». Il suffisait d’y pensait. Nerrière recense environ 1500 mots qui permettent à n’importe qui de communiquer sans être obligatoirement bilingue. Au départ utilisé dans les entreprises internationales, le globish touche aujourd’hui le grand public attiré par la facilité d’accès d’une langue qui permet de lever toute inhibition inhérente à sa méconnaissance de l’anglais. « It’s cool to speak english, not so difficult !”Un langage qui évolue
Les précurseurs du globish ont aujourd’hui laissé place à une autre catégorie de « speakers » plus branchés, employant entre eux des termes anglais (phénomène très répandu dans le secteur marketing par exemple) souvent incompréhensibles pour les non-initiés. D’autant plus curieux que les mots employés sont traduisibles en français. Faire son « pitch », encore mieux son « deck » revient à faire une présentation tandis que passer un « call » sous-entend téléphoner. Le globish amorce un virage. Il a aujourd'hui évolué d'une base simplifiée à une version que le cadre dynamique s’est réapproprié. Un vrai must !Internet à la sauce globish
Même la toile s’y met. Les discussions virtuelles sont inondées d’abréviations en tous genres. Les « lol » (lot of laughs), littéralement beaucoup de rires, restent un classique des messages instantanés. Quant aux cadres « over-bookés » et super « speed », ils usent à outrance des « fyi » (for your information), « asap » (as soon as possible), ou encore « omg » pour…« oh, my god ! ». Si ce phénomène d’écriture virtuelle abrégée est une autre variante du globish, il tend évidemment à se développer du fait des millions de mails et de sms qui transitent chaque jours à travers le monde. Tout est dit ? Alors clic !Par Stéphane Aitaissa