6 heures du mat, je suis dehors, j'ai bien fait de prendre ma polaire, il doit faire 20. Peu de taxis dans la rue, mais grâce au portier de l'hotel, je reussis à en arrêter un... Le driver me regarde hébété lorsqu'on lui explique mon étrange course....
6 heures du mat et 5 minutes, mon taxi file. Est ce que ça dort à Calcutta un dimanche matin à une pareille heure ? Non, au bus stand, il y a plein de villageois qui se préparent à rentrer chez eux, les chiffonniers sont déjà à l'oeuvre en tras de trier des tas d'immondices dans la rue, des hommes transportent des balots qui font dix fois le volume de leur corps. Zut. J'ai oublié de prendre la bouteille avec moi. Zut zut et zut.
J'arrive à côté du pont. Il est grand, majestueux, impressionant ! Le Taj Mahal ne m'aurait pas fait plus grand effet la première fois que je l'ai vu ! Mon driver me dépose, je lui baraguouine que je reviens, peine perdue, il ne capte pas un mot d'anglais... Bref, heureusement que le portier de l'hotel l'avait brieffé.
Pour arriver au pont, il faut prendre une passerelle... qui passe au dessus d'un magnfique marché aux fleurs ! Les couleurs explosent aux yeux, les scènes de rue sont hallucinantes, les gens se réveillent en pleine rue, encore engourdis d'une dure nuit à même le trottoir, d'autres dorment encore à même le sol... Enfants, femmes, maris. Des pauvres paysans qui ont quitté la terre de leurs ancêtres pour trouver un peu de travail en ville, histoire de moins crever la dalle... Je file au pont, l'ambiance est surréaliste. Je passe devant un temple, ca prie, les cloches sonnent. Et soudain, le pont, le Gange... Majesteux. Les gens qui se baignent en chantant des prières me prennent aux tripes. Il y a un monde fou qui dort là bas, ils se reveillent difficilement, doucement....
Rapidement, je me sens hapée par les couleurs flashy du marché aux fleurs, je quitte le pont. Ca marchande déjà assez sec, et bien sur je fais mon petit effet avec mon Nikon ! Partout j'entends autour de moi le mot photo, photo, photo, je ne traine pas trop dès que je shoote qq'un. Mais on ne me dit trop rien, j'ai même droit à qqs sourires complices de femmes, flattées de mon intérêt pour elles... L'ambiance et magique, les couleurs sont magnifiques, quel bonheur pour les yeux. Quant au reste, qu'on se le dise, le marché aux fleurs ...... pue, schlingue, daube la mort ! Mais qu'importe, je suis blindée, je m'attarde à prendre en photo une femme, tiens on a craché à 10 cm de mon pied... Je retourne au pont, copine avec deux femmes et leur bébé qui viennent poser...
Aller il est temps de rentrer, je n'ai aucune envie de tremper le moindre doigt de pied dans notre fleuve sacré... C'était un moment fabuleux, hors du temps.
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