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Les jeux 2012 sont à faire

Publié le 15 novembre 2010 par Chroneric

Comme je l'avais pressenti dans un article précédent, Nicolas Sarkozy a mis en place sa campagne pour l'élection présidentielle de 2012. Très affaibli par sa côte de popularité, il va tout mettre en œuvre pour faire oublier tout ça lorsque chaque électeur qui se déplacera prendra une décision dans l'isoloir.

D'abord, reconduire François Fillon était presque obligatoire du point de vue du Président. Il n'avait pas le choix. Le Premier ministre est populaire et servira de "cache-misère", de "faire-valoir" pour l'UMP. Mais d'un point de vue sarkozyen, c'est surtout de garder auprès de soi un candidat potentiel aux primaires de la Droite. Si François Fillon veut se présenter, il devra démissionner et donc marquer une opposition qui ne sera pas des plus excellentes pour marquer l'unité du parti.

Ensuite, nommer Alain Juppé, c'est mettre dans sa poche un chiraquien convaincu, qui a beaucoup critiqué le pouvoir ces derniers mois. Mais c'est aussi freiner les envies de candidatures du maire de Bordeaux. Jusqu'à aujourd'hui, Alain Juppé a encaissé les coups, a du souvent ravaler sa fierté et oublier les élections pour son compte personnel. Il a toujours dû laisser la place, d'abord à Jacques Chirac, et maintenant à Nicolas Sarkozy. Là aussi, une démission ne fera pas bon effet. Voilà un homme qui a frôlé le fauteuil suprême à plusieurs reprises mais qui a du s'abaisser, voire même s'exiler un temps pour faire le point. C'est dire combien cet homme a de quoi demander vengeance.

Enfin, Xavier Bertrand qui revient dans l'équipe, c'est faire d'une pierre deux coups. Etouffer les ambitions de primaires pour celui qui avait pris les rênes du parti en espérant peut-être se présenter aux élections avec l'appareil derrière lui. Et donner un os à ronger à Jean-François Copé qui sera certainement à la tête de l'UMP mais qui devra organiser la campagne de Nicolas Sarkozy. En réintégrant une place importante, il ne pourra qu'être reconnaissant et donc ne pas gêner son grand ami le président bientôt sortant. Il s'est déclaré pour 2017 mais on connaît les hommes et femmes politiques, la girouette reprend des fois du service.

Voilà donc ce que je retiendrai de ce remaniement de façade. Le président a fait sortir quelques personnes comme Rama Yade, Fadela Amara ou Bernard Kouchner mais ces gens-là sont grillés pour 2012, ils ne présentent pas de danger et il n'y avait plus lieu de les maintenir au gouvernement. L'ouverture a ses limites. Je noterai quand même la présence de Patrick Ollier et Michèle Alliot-Marie au sein d'un même gouvernement. Il me semble que c'est la première fois qu'un couple à la ville se retrouvera tous les mercredis matin à la table du conseil des ministres.

Avec Nicolas Sarkozy, c'est "occupez-vous de mes ennemis, mes amis je m'en charge".


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