


Mais revenons-en au saxophone. Il voit le jour en 1841. Adolphe le fabrique dans son atelier à Paris et dépose son brevet en 1846. C'est un son complètement nouveau qui vient au monde et interpelle au point de subjuguer complètement Rossini qui déclarera n'en avoir jamais entendu de plus beau de sa vie. Il en décline d'ailleurs toute la famille : soprano, le plus aigu, alto, ténor, saxophone basse. La règle est simple : plus le tuyau est long et plus le son est grave. Les saxophones sont généralement fabriqués en laiton et demandent l'intervention, pendant 30 heures, de 16 corps de métier pour l'aplatir, le polir... Généralement il est en laiton. Le bec, lui, fait d'ébène ou d'ébonite, est fini à la main. Ainsi il n'y a jamais deux instruments parfaitement identiques. Il ne reste plus alors qu'à fixer l'anche dessus.
Adolphe Sax voulait que sa création pût jouer dans un orchestre symphonique. Il fut exaucé par Berlioz dès 1844. Bizet l'introduisit dans l'Arlésienne. Mais l'usage de l'instrument tombe peu à peu en désuétude et c'est grâce à la musique militaire qu'il opèrera son retour en grâce, avant que Ravel ne s'en empare dans son célèbre Boléro ou Debussy dans sa Rhapsodie.
Instrument à la tessiture de son qui se rapproche de la voix humaine mais plus puissant qu'elle, au profil très sensuel et permettant une large palette d'expressions, le saxophone connaît son heure de gloire au XX° siècle avec le jazz, le pop, le rock ou le reggae.
Il permet aussi aux musiciens de faire montre de leurs talents techniques : vélocité, virtuosité. Il leur offre aussi l'occasion de développer leur identité et d'apposer leur propre signature sonore. Un instrument donc, aux multiples possibilités, qui tient une place immense dans l'histoire de jazz.