Depuis hier soir, je me pince (c’est le mot) en lisant des « appels au boycott de l’intervention de Nicolas Sarkozy ». Boycott, rien que ça… Boycotter le Président de la République, élu légitime de la Nation. Et pas n’importe quel boycott, attention ! La Résistance avec un grand R devant, courageuse et téméraire : en mettant sa télévision sur une autre chaine de « 1 », « 2 » ou « 4 »… « Résistance »… Soupir…
Ridicule, je ne vois pas d’autres mots. Et je me dis que l’opposition (puisque ces idées ne viennent pas des copains de la chroniqueuse au Grand Journal Nadine Morano…), ou plutôt certains de ses sympathisants zélés, ne s’y prennent pas forcément bien pour exprimer leur opposition. Appeler au « boycott » d’une parole libre, c’est idiot. Boycotter quelqu’un qui parle mais avec qui on est en désaccord, pourquoi pas le censurer tant qu’on y est…
Cette idée me rappellerait presque le « No Sarkozy Day ». Puisque certains chantres de la tolérance ne pouvais pas décemment appeler à prendre les armes contre l’Elysée et à faire un « coup d’Etat citoyen » (j’invente le terme…), l’idée du « No Sarkozy Day » est arrivé. Appelons le Président à démissionner ! La démocratie est bien gardée avec des créations de ce type…
Non, pour ma part, je ferais ce coup ci comme bien des fois quand le Président parle à la télévision. Je ne regarderai pas. Cela ne m’intéresse pas. Je lirai demain les commentaires, les petites phrases. Et ça m’ira bien. Je sais d’emblée quels seront les réactions à l’interview présidentielles, et les commentaires de Benoit Hamon et de Dominique Paillé (je peux déjà les écrire tiens…).
Je ne regarderai pas pour pleins de raison. D’abord parce que ça passe pendant le SAV d’Omar et Fred. Qui sera supprimé ? Et bien je regarderai South Park sur Game One. Ou je jouerai à Final Fantasy. Ou je regarderai un DVD. Ou je lirai un livre. Pleins de choses à faire.
Et ensuite, je trouve insupportable, aujourd’hui, ces grandes messes. Trois interviewers qui viennent prendre la becquée, c’est consternant. Aucune relance de la part des journalistes si la réponse du Président n’est pas convenable. Et un sentiment terrifiant de monarchie dépassée et avilissante, devant cette interview dans des salons dorées…
Quand c’était Chirac je ne regardais pas plus. Et je suppose que de l’époque de Mitterrand, j’aurais fait de même. J’aime les émissions politiques, mais dans les émissions politiques. Que Sarkozy soit invité chez Aphatie, chez
Et que l’interview soit punchy. Que l’on demande s’il est bien sain d’augmenter les impôts des classes moyennes quand « on n’a pas été élu pour augmenter les impôts ». Que l’on fasse le point sur les 15 promesses du candidat. Sur la République Irréprochable. Et s’il ne répond pas, qu’on lui repose la question. Bordel.
Donc je ne regarderai pas ce soir. Mais je ne boycotterai pas non plus, c’est idiot cette idée de boycott. Et j’irai plus loin : cela met en avant un sectarisme assez désagréable, de la part d’une certaine gauche. Alain Juppé a dit hier : « je ne veux pas que la gauche revienne au pouvoir en 2012 ». Si c’est celle là qui se comporte de manière infantile et intolérante, je ne suis pas sur de ne pas partager son avis…
Tiens ? Ce soir y a Crocodile Dundee 3 sur RTL 9, l’immense Alexandre le bienheureux (avec Philippe Noiret et Jean Carmet) sur Paris Première. TV Breizh propose un programme politique avec « un Flic à la maternelle » (avec le gouverneur de Californie), et Comédie demande « y a-t-il un flic pour sauver la reine ? ».
Boycott ? Pourquoi faire ? On a un super choix… (même celui de se coucher tôt…)