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Travailler plus OU travailler autrement ?

Publié le 16 novembre 2010 par Agirplus

Changer le regard sur le temps et le cycle de travail

Travailler plus OU travailler autrement ?

L'actu en patates par Martin Videberg http://vidberg.blog.lemonde.fr/

UTOPIE OU RÉALITÉ ?

Mon propos n’est pas d’entrer dans le débat sur l’employabilité dont certains saluent l’émergence et d’autres le refusent ou le nient.
Ce qui m’importe est de vous faire part d’une approche novatrice et originale expérimentée en Belgique et reprise en France par B.Gazier sous le titre de « marchés transitionnels du travail  »
Cette approche fournit une vision « sociétale » de l’employabilité impliquant un changement radical : l’abandon de l’idée du plein emploi défini comme un travail en continu

De quoi  s’agit-il ?

Dans cette optique le temps de travail s’intègrerait dans un cycle de vie et le CDI n’en serait plus le seul paramètre.
Actuellement le modèle le plus recherché est celui de 5 jours par semaine, 46 semaines par  an, 45 années minimums d’activité.
Cette nouvelle conception du travail s’appuie sur un temps moyen de 30 heures hebdomadaires sur toute une vie.
Il s’agit d’un changement radical face à la vie professionnelle car il sous-tend que le travail s’inscrirait dans des cycles et des options de vie intégrant d’autres périodes choisies prolongeant, se différenciant, intégrant de nouveaux éléments en dehors du cadre purement professionnel.

Pourquoi penser à des « marchés transitionnels » du travail ?

3 constats :

  1. Les marchés du travail sont exposés à des chocs qui imposent l’adaptation permanente des salariés
  2. La résolution du décalage entre les ressources proposées et les besoins du marché nécessitent de mettre en œuvre d’autres stratégies que celle du chômage
  3. Le fait de ne pas travailler n’est pas forcement improductif que ce soit au niveau économique qu’individuel

Si l’on se réfère à ce modèle  le temps de travail peut être pensé autrement il ne s’arrête pas à l’âge légal de la retraite mais se  construit selon des parcours choisis et négociés  tout au long de la vie  alternant CDD, CDI, temps partiel, congé ,formation ……..
De quoi réconcilier les sphères privées et publiques et transformer « travailler plus » par « travailler  autrement ».

Quelles conséquences ?

Cette approche peut alimenter le débat et les moyens à donner au concept de flexisécurité. Il ouvre des voies nouvelles aux DRH  par l’institutionnalisation de mobilités nouvelles (formation, congé, temps partiel, modulation d’horaire) qui ne seraient pas pénalisantes pour la carrière mais permettrait aux deux parties d’être bénéficiaires

En changeant de regard sur le cycle de travail, on peut aussi et ce n’est pas négligeable considérer le chômage comme une transition comme les autres.
Cela permettra d’anticiper et de préparer les transitions d’une manière plus qualitative.
Dans cette nouvelle optique, plus d’opportunités seront offertes et concerneront les salariés et tout particulièrement ceux qui sont en recherche de postes.
Ces transitions sont nouvelles et nécessitent des accompagnements permettant d’agir  notamment auprès des jeunes et des seniors très pénalisés par le système actuel

Une utopie ?

Le modèle pourrait  permettre de faire face aux pénuries d’emploi en offrant des parcours alternant formation et emploi par exemple et peut être, de permettre aux salariés qui le souhaitent d’avoir la possibilité de retourner dans leur  entreprise après une période d’interruption.
Dans cette perspective, le concept  d’employabilité tout au long de la vie prend tout son sens et rend le chômage socialement contrôlé et donc acceptable.


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