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16h36. Qu'ai-je fait aujourd'hui ? Rien. Absolument rien.
Rien foutu. Rien branlé, pas même moi-même. Me suis même pas autorisé ce plaisir !
Si. Une chose. C'est peu mais c'en est déjà trop : me suis fait chier.
À quoi ça sert d'avoir des congés si c'est pour se mater le nombril à longueur de journée ? Et quand je dis mater le nombril, je parle même pas du nombrilisme. Encore si je pouvais m'accorder plus d'importance ! Si je pouvais mater ce nombril et en être fier. Même pas. Que d'shit. Que dalle.
Je ne m'habille plus, je me dissimule derrière des vêtements. Pas coordonnés. Sans harmonie. Sans aucun goût. Je ne mange plus, je remplis un estomac qui crie famine plus vite que son ombre. À la hâte. Vite fait, mal fait. Plutôt mal fait. Je ne fume plus, j'enfume. Mon salon. Mes poumons. Sans relâche. Dangereusement.
À quoi ça sert d'avoir des congés si le temps est pourri, si je suis seul et si mon nombril ne me rattache plus à la vie ?
Le nombril qui ne rattache plus à la vie ??? C'est quoi cette ineptie ? Mais c'est de pire en pire mon pauvre ! Si tu ne sais pas quoi écrire, n'écris rien ! Ne raconte pas n'importe quoi ! Même un schizo bien délirant ne verrait pas son nombril rattaché à la vie !
Je t'emmerde !
Ouais, c'est tout ce que je peux faire aujourd'hui : conjuguer le verbe s'emmerder à la première personne du singulier au présent de l'indicatif. Les autres personnes, temps et modes, ce sera pour une prochaine fois...
Rien. Rien d'autre. Aujourd'hui, je ne ferai plus rien d'autre.
Si. Je prendrai une douche. Parce qu'après s'être autant emmerdé et fait chier, y a de quoi frotter...