La gastronomie française au Patrimoine de l’Humanité

Par Boljo

Tradition familiale plébiscitée par l'Unesco

Le «repas gastronomique des Français», avec ses rituels et sa présentation, vient d’être inscrit au « patrimoine immatériel de l’humanité » par un comité intergouvernemental de l’Unesco.

 Entre fierté du coq et de ses poules, identité culturelle et reconnaissance internationale, vous ne recevrez plus jamais vos invités comme avant puisque désormais autour de nos tables, jonchées de nos reliefs de plats, miettes de pain et tâches de vin, vous aurez appliqué la « convention du patrimoine immatériel de l’Humanité ».

Vu comme ça, bon ! … Et ça fait quoi ? … Rien ! … Ah bon !

Les Français ne mangent pas comme les autres, chez nous, on a les lessives qui lavent plus blanc, les croissants et les french potatoes et maintenant notre repas gastronomique a besoin être protégé.

«Le repas fait partie profondément de l’identité des Français», explique Jean-Robert Pitte, Président de la Mission Française du Patrimoine et des cultures alimentaires, qui portait ce dossier depuis trois ans. Il était temps, j’ai lu dans un journal pour enfants, que 60 % (peut-être même 64%) des Français mangeaient devant la télé, question identité et convivialité, ça calme.

Il est vrai qu’avaler son repas devant les infos ou grignoter devant un bon film n’empêche pas de bien manger, du moment que quelqu’un (je me demande bien qui ?) s’est collée (oups, le féminin m’a échappé) au fourneau. Essayer de demander à vos bouches affamées mais néanmoins extasiées devant un Harry Potter ou autre si ce que vous leur avez préparé est bon, vous devriez au mieux obtenir quelques onomatopées ou borborygmes pouvant passer pour des compliments au pire à un Chuuuut !!! sans appel. Gastronomique et convivial, vous disais-je !

J’entends d’ici la levée de boucliers, mais tu ne respectes rien et t’es pas fière ? Si, si, d’autant qu’une pratique tournant autour de l’alimentation et de la cuisine représentée par la gastronomie française figure pour la première au patrimoine immatériel de l’humanité et que le Mexique, en 2005 s’était vu opposé un refus à une demande allant dans le même sens, et toc !

A Nairobi, ce mardi, les experts de l’Unesco dans la capitale kényane ont estimé que le repas gastronomique à la Française, avec ses rituels et sa présentation, remplissait les conditions pour rejoindre la « liste du patrimoine culturel immatériel de l’Humanité ».

Selon Paris, cette inscription est une manière de sanctuariser une habitude sociale menacée.  "Le repas gastronomique des Français est une pratique sociale coutumière destinée à célébrer les moments les plus importants de la vie des individus et des groupes (naissances, mariages, anniversaires, succès, retrouvailles" , indiquait le dossier français déposé à l’Unesco. « C’est une pratique sociale qui s’attache à une représentation commune du bien manger plutôt qu’à des mets particuliers« , ajoute-t-il. La France souligne que cette pratique a un sens et des rituels bien précis, de la recherche de bons produits à l’esthétisme de la table et aux conversations. Paris voit même cette habitude comme une ouverture « à la connaissance de l’autre, au dialogue interculturel, à l’amitié entre les peuples« .(source TF1, News).

Là, on voit bien qu’aucun des décideurs de Nairobi n’a assisté à un repas de communion lorsque l’oncle Marcel ayant perdu son dentier dans son verre de gros rouge attaque d’une voix mal assurée « la Madelon » ou pire, en se grattant allègrement l’entre-jambes, ben oui, rester longtemps assis ça ankylose. Et puis personne n’a jamais assisté entre la poire et le fromage, au réglage de comptes à OK Coral concernant le dernier héritage et son partage, des moments d’anthologie, vous dis-je !

A l’origine du dossier,  un groupe de gastronomes et de chefs convaincus que «la cuisine, c’est de la culture». Un comité recueille 300 à 400 signatures de chefs, parmi lesquels de nombreuses célébrités (Paul Bocuse, Alain Ducasse, Pierre Troisgros, Marc Veyrat, Michel Guérard …). Certains professionnels des métiers de bouche se sont (quand même, ndlr) demandés si la démarche était nécessaire : la gastronomie française est-elle réellement en péril ? Ce n’est pas la question, assurent les défenseurs du projet. Un dossier est donc constitué et déposé auprès de la Commission chargée d’examiner près d’une cinquantaine de dossiers similaires et devant trancher à l’unanimité.

Le patrimoine immatériel, tel qu’il est défini dans la convention de l’Unesco de 2003, comprend les « pratiques sociales, rituels et événements festifs » et les "savoir-faire liés à l’artisanat traditionnel" .

C’est d’ailleurs au cours de l’une de nos pratiques sociales et festives, j’ai nommé le salon de l’Agriculture, qu’au cours de l’inauguration en 2008, le Président Nicolas Sarkozy avait appelé de ses voeux cette reconnaissance. Ce qui fait plaisir parce qu’à défaut de nos retraites, il s’est porté partie prenante de la défense de notre façon de manger, ajoutant même : «Nous avons la meilleure gastronomie du monde… Enfin, de notre point de vue», s’était justifié le chef de l’État. (source : le Figaro.fr).

PATRIMOINE CULTUREL IMMATÉRIEL DE L’HUMANITÉ, qui es-tu ?

L’idée a lentement évolué entre le début des années 90 et l’adoption en 2003 entre les États membres de l’UNESCO de la Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel

A son entrée en vigueur en avril 2006, ont été créées des listes à l’image du patrimoine mondial, une liste représentative et une liste de sauvegarde urgente, où sont inscrits les chefs-d’œuvre, et où de nouveaux éléments sont inscrits annuellement depuis 2008.

Selon la Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel ratifiée au 20 juin 2007 par plus de 78 États, le patrimoine culturel immatériel (PCI) – ou patrimoine vivant – est la source principale de notre diversité culturelle et sa continuation une garantie pour une créativité continue et est défini ainsi :

« On entend par patrimoine culturel immatériel les pratiques, représentations, expressions, connaissances et savoir-faire – ainsi que les instruments, objets, artefacts et espaces culturels qui leur sont associés – que les communautés, les groupes et, le cas échéant, les individus reconnaissent comme faisant partie de leur patrimoine culturel. Ce patrimoine culturel immatériel, transmis de génération en génération, est recréé en permanence par les communautés et groupes en fonction de leur milieu, de leur interaction avec la nature et de leur histoire, et leur procure un sentiment d’identité et de continuité, contribuant ainsi à promouvoir le respect de la diversité culturelle et la créativité humaine. Aux fins de la présente Convention, seul sera pris en considération le patrimoine culturel immatériel conforme aux instruments internationaux existants relatifs aux droits de l’homme, ainsi qu’à l’exigence du respect mutuel entre communautés, groupes et individus, et d’un développement durable. » (source Wikipédia)

Par extension, le patrimoine culturel est la culture héritée du passé. La transmission de ce patrimoine culturel assure à un groupe social la perpétuité de son identité.

Tout de suite,  le « Mange ta soupe » prend une autre dimension.

Alors défense du patrimoine ou lutte pour la défense de la baguette, saucisson, cassoulet ? L’ambassadrice de France auprès de l’Unesco, Catherine Colonna, s’est pour sa part félicité de cette décision qui «contribue à la diversité culturelle». Là, il faudrait qu’on m’explique, à ma table la diversité culturelle, ce sont mes copines musulmanes, indiennes, et asiatiques qui s’invitent avec leur couscous, carry, nems, etc.  Finalement, il défend quoi ce dossier, la blanquette ou n’oubliez pas de manger vos 5 légumes par jour et pour Noël, vous mangerez quoi ?

Une tonne de foie gras, recette transmissible de génération en génération = artisanat traditionnel familial.