On y est, le trip est lancé et après quelques péripéties et traversées solitaires, nous avons finalement rencontré d'autres adeptes, apprentis funambules.
Un coup de frein, un demi tour engagé et quelques présentations plus tard, nous slackions avec une joyeuse bande de chiliens sur le bord de plage de Mount Manganui. Pedro, Tomas et Nacho sont rapidement devenus nos compagnons de slack mais aussi de grimpe.
Coup de chance, le Mount Manganui, le volcan qui domine la baie, abritait - il les abrite toujours d'ailleurs - une trentaine de voies d'escalade à flanc de montagne une centaine de mètres au dessus de l'océan. Second coup de chance, Pedro s'est avéré être un des fondateurs des Chile Slackeurs. De quoi motiver les troupes à slacker dur.
Autant dire que de telles perspectives auront suffit à nous convaincre de prolonger notre séjour dans les parages.
Et comme tout vient à point à qui sait attendre, un spot de highline s'est offert à nous au hasard d'une conversation au cours d'une soirée. Le lendemain matin, je me retrouvais à trier les affaires nécessaires à l'installation de ce qui allait devenir notre première highline en Nouvelle-Zélande. Slack, longes, cordes, poulies, baudriers et toute la quincaillerie qui s'en suit. Nous sommes partis optimistes avec la certitude avérée que des arbres nous faciliteraient la tâche.
Trente minutes de route plus tard, nous descendions un petit chemin serpentant le long d'un torrent menant aux Kaiate Falls. Au bout nous attendait une cuvette creusée dans la roche où se jetait une cascade d'une bonne vingtaine de mètres. Je vous laisse entrevoir le spot idyllique dans le lequel nous avons monté notre highline presque aussi aisément que dans un parc. Moins d'une heure plus tard, une slack s'étendait dans les airs sur vingt-cinq mètres de long, une dizaine de mètres au-dessus d'un bassin où la jeunesse locale venait plonger pour profiter d'un dimanche après-midi ensoleillé. C'était pour le moins étrange de me retrouver en mode Ju Millot à coordonner les opérations en étant le plus expérimenté du lot. Expliquant les étapes de l'installation à Pedro ébahit devant les poulies et le matos et encourageant Nacho et Tomas qui faisaient leurs premiers pas sur une highline. Mais ce qui pour moi avait des allures de highline raisonnable, sonnait comme un défi insurmontable pour nos amis chiliens plus adeptes des jumplines d'une quinzaine mètres. Un défi qu'ils ont relevés en se battant comme des braves et en gardant, une fois les hostilités terminées, un arrière-goût de reviens-y.
Partagé entre, la mise en place, l'assistance à chilien en détresse et les photos et la highline (bien entendu), j'en ai oublié de sortir la caméra et de filmer l'aventure. Donc pas de film pour cette fois…
Cette première highline, mais aussi les nombreuses sessions entre slack, jumpline ou waterline auront donné un coup fouet à la motivation de tout le monde et si aujourd'hui nous avons quitté nos amis chiliens, c'est peut-être pour mieux les rejoindre plus tard au Chili. Un trip en Amérique du Sud en perspective?