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Famille, je te hais...

Publié le 17 novembre 2010 par Philippejandrok

Notre arrivée en Australie ne s’est pas déroulée sous les meilleures augures, déjà le vol de Singapour à Sydney retardé plusieurs heures en pleine nuit sans nous donner la moindre information, sans pouvoir avoir de l’eau alors que toutes les boutiques de l’aéroport étaient fermés enfin, c’était pour notre sécurité et nous devons le comprendre.

Au comptoir, un Français très agressif s’est mis à invectiver un officiel chargé de nous informer, moralité, l’officiel a disparu et n’est jamais revenu, nous laissant sans la moindre réponse.

- Voilà le parfait exemple de l’Asiatique qui ne veut pas perdre la face il dit oui à tout et ne répond jamais à la moindre question, il faudra vous habituer ici…

me dit-il excédé

.

Les généralités dans la colère, je n’y crois pas trop et j’étais même choqué par l’Ego surdimensionné de mon compatriote, persuadé de valoir plus que le responsable technique de la compagnie. Par cette violence parfaitement inutile envers un simple employé qui n’était pour rien dans cette situation, son attitude insultante à son égard, mettant ouvertement en doute son intelligence, son intégrité, sa capacité à lire, moralité l’homme disparu pour de bon et nous fûmes bien avancé, laissé à l’abandon dans un aéroport fantôme avec une enfant affamée et pas une boutique ouverte à cette heure l’heure tardive... Devant nous une australienne en larme qui se plaignait d’avoir payé son ticket et de ne pas pouvoir dormir, des chichis, des gnangnans, il faut dire que les employés de Singapour Airlines n’étaient vraiment pas à la hauteur ce soir là.

Lorsque 6 heures plus tard, nous avons enfin embarqué, un problème de climatisation a fait de notre vol un trajet plus en rapport avec le Pole Sud qu’avec l’Australie. Des passagers ont râlé, frigorifiés, et le personnel a rétabli une température acceptable. Une fois arrivé en Australie, aucun accueil malgré notre famille présente sur le continent et pour cause ; Pendant des années, cette famille a profité de nous en France sans jamais nous demander si nous étions occupés ou si nous avions des responsabilités, mais lorsque nous arrivons en Australie, cette famille est aux abonnés absents, c’est que l’on mesure le poids du sang…

Cela a commencé en France avec la cousine de ma mère, celle qui travaille à l’Opéra de Sydney depuis des lustres, une sorte de dragon femelle plus proche du dictateur que de la Castafiore qui, pour éviter de nous voir, pour ses raisons personnelles (manque de temps) a fait son petit scandale familial, inutile et pathétique, pour surtout pour ne pas avoir à nous héberger,  à prendre en charge, comme si nous étions des assistés, quelle sorcière ! Elle ne s’est jamais gênée elle, de se faire inviter et loger en France même par des cousins qu’elle n’avait jamais vu, on voit à qui profite le crime : aux scélérats.

Mais il serait trop long et tellement ridicule de devoir expliquer le déroulement de sa bêtise et de sa méchanceté et surtout, sa planification digne d’un élève de sixième pour monter une affaire tellement minable... Enfin, il paraît qu’elle a eu des électrochocs dans sa jeunesse, elle en a gardé des traces, l’électrochnoque.

L’été dernier, ma cousine, sa fille, est venu en France sans rien dire à personne, nous avons dû l’appeler chez ma tante à Paris un nombre incalculable de fois avant qu’elle ne nous rappelle quelques heures avant de prendre son avion pour rentrer en Australie, sympa la cousine qui fait tout pour nous éviter, on se demande encore pourquoi ???

 (ma cousisne) Nath n’a, de toute évidence, pas véritablement l’air enchanté de nous savoir en Australie, elle craint que nous ne soyons un poids pour elle, pauvre enfant de 45 ans, pourtant je ne lui demande rien, sa mère est un monstre et malheureusement celle-ci a rendu malade sa fille, elle se trouve donc entre deux chaises, une situation particulièrement inconfortable, et je ne lui demande pas de choisir, néanmoins, j’ignore pourquoi, elle se manifeste et désir nous voir une journée, mais une journée seulement. C’est vrai, des cousins qui viennent du bout du monde, on peut bien leur consacrer un minimum de temps, n’est-ce pas ? Mais à aucun moment, elle ne nous propose de nous recevoir ou de nous aider, de nous montrer la ville. Lorsqu’elle est venue à Strasbourg il y a quelques années, nous l’avons cherché à la gare, nous l’avons prise en charge complètement et nous l’avons logé dans notre appartement, nous avions tout organisé pour son confort, mais elle a la mémoire courte ma gentille cousine… Enfin, on ne fait pas les choses en attendant un renvoi d'ascenseur…

Nous passons donc la journée ensemble, mais je ne sens aucune joie, pas le moindre enthousiasme de sa part, elle est certainement plus heureuse de voir ses amis que de nous voir, mais elle passe tout de même du temps avec nous, comme si elle devait faire sa BA.

Sa BA faite, mon épouse lui demande où nous pourrions faire du linge ?

-  

- Demande à l’hôtel, à la réception ils te le diront certainement.

Venant de si loin, nous pouvions espérer un conseil ou un soutien un peu plus conséquent, mais non, pas le moindre, et par chance en descendant de voiture face à l’hôtel, un « Laundry service », dans le fond pas besoin de compter sur la famille après tout. En quittant Nath, j’ai dit :

-  

-Tu verras, on ne la reverra pas, elle n’appellera pas non plus, elle a fait sa BA, c’est bon, elle est tranquille à présent.

-   -Tu crois ?

-   - Tu verras.

Et en effet, c’est ce qui arriva, pas le moindre intérêt ou volonté de nous voir ou de nous parler au téléphone, et bien si c’est ainsi, « adieu l’ami on t’aimait bien… »

J’ai d’autres cousins sur Sydney qui savent que je suis là, il est vrai que nous n’avons jamais partagé beaucoup de souvenirs, mais aucun d’eux ne manifeste le moindre désir d’entrer en contact avec nous. C’est dommage, ma fille aurait bien voulu voir ses cousins, mais non, ce n’est pas possible, mon autre cousine a une tendinite et n’a pas de temps à nous consacrer, quand à l’autre, silence radio, elle est vraiment super cette famille. Mon ami Bernard m'avait conseillé d'éviter la vielle sorcière en me disant qu'un inconnu était plus accueillant que ce type de personne et dieu sait qu'il avait raison.

D’un naturel discret, s’il y a une chose dont j’ai horreur, c’est d’avoir le sentiment d’être de trop et de déranger, ce qui est le cas avec ces gens-là, alors je joue le jeu et ne fait pas le moindre effort pour les contacter puisque cela les arrange ou que cela les dérange. Pourtant, lorsque mon cousin Pascal est venu à Strasbourg avec sa famille, j’ai pris une journée sur mon temps de travail pour lui montrer ma ville et ses trésors, c'était mon devoir, mais il a dû l’oublier lui aussi, les Australiens ont la mémoire courte, mais qu’importe, je ne lui demande même pas de me rendre la pareille, j’ai simplement compris.

Ma cousine Nath, nous a tout de même dit que notre cousine Corinne qui vit à Sydney avec ses deux enfants nous saluait, c’est gentil ça de présenter ses hommages par procuration, et qu’elle avait, en dehors de son problème de santé, les corrections du Bac à faire, donc, elle n’a pas de temps à nous consacrer, c’est drôle, elle aurait pu me le dire elle-même au lieu de faire passer le message par sa cousine, ce qui montre à quel point l’enthousiasme est grand de rencontrer sa famille du bout du monde et de permettre aux jeunes générations de faire connaissance.

Je sens bien l’influence de la sorcière de Sydney, la vieille acariâtre qui s’est empressée de prévenir les cousins de notre arrivée et de leur dresser un tableau des plus sordides sur notre personnalité afin que chacun évite de nous rencontrer, j’espère que mon frère lit ces quelques lignes pour qu’il sache à quoi s’attendre s’il décidait de venir au pays des congourous.

Sans que nous n’ayons rien fait, nous sommes déjà considérés comme des parias par des cousins qui ne nous connaissent pas, qui ne savent pas qui nous sommes et ce que nous faisons, car nous sommes naturellement discrets et qui ne s’y intéressent pas d’avantage et bien si c’est ainsi, Famille, je te hais et je tire un trait sur l'idée que je me faisais de la famille des antipodes, adieu donc…

Nous vivons une époque formidable.


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