Une vie de chien-I

Tout le monde connaît la formule « une vie de chien », je dirais plutôt « une vie d’homme ayant adopté un chien » nous confie Marcella maîtresse de Tarzan, un Golden Retriever, qui va au fil des mois nous conter les splendeurs et misères de la vie en ville avec un animal de compagnie.

Petite précision, quand on parle d’une « vie de chien » vous allez le découvrir avec Marcella, il ne s’agit pas de celle du chien… mais bien de la vie du maître, urbain de son état (à la campagne c’en est autrement) qui a eu un jour l’idée (qu’elle est vraiment pas bonne) de prendre un chien en ville, et qui plus est à Paris !

Épisode 1 : Ramassage et dignité

Pour celles et ceux qui ne possèdent pas de chien, et comme je les envie de n’avoir pas cédé à cette pulsion auto destructrice qui atteint exclusivement les parents affaiblis

par la demande insistante, voire les cris des enfants jurant devant l’éternel de s’occuper toute leur vie de la bête. Je disais donc, que ceux qui n’ont pas de chien ne savent pas ce qu’est la torture de quatre ramassages quotidiens. Je vais donc l’expliquer dans cette chronique à vertu très certainement thérapeutique (je ne vous en voudrais pas de vous rediriger tout de suite vers les rubriques plus sexy de jemesensbien.fr).

Mon chien est un Golden Retriever, pour ceux qui l’ignorent, et aimeraient le savoir, cela signifie qu’il rapporte, ça donne donc à peu près, « le doré qui rapporte », sauf que s’il est bien doré, il ne rapporte en revanche jamais rien à part une balle que dans un élan de générosité on lui lance parfois, mais cette balle, il la garde dans la gueule jusqu’à ce que mort par lyophilisation s’en suive. Je parle bien sûr de la mort du lanceur. Donc Tarzan, bah oui, c’est son nom, sort quatre fois par jour et épure tout autant. Et nous en arrivons donc au drame qui se joue en quatre actes :
1. Au bout de la laisse du bon toutou, c’est moi.
2. Par conséquent l’humain qui ramasse les déchets du bon toutou c’est moi.
3. Le bon toutou ne se soulage QUE devant des groupes de gens.
4. Le bon toutou a une forte prédilection pour les lieux hautement fréquentés : devantures de terrasses bondées, groupes de collègues en pause sandwich ou cigarette.

Comment gérer cette situation à haut risque de ridicule ?
Cette question, je me la pose depuis bientôt 9 ans. Et lorsque je tournoie sur moi-même en même temps que mon chien, le temps infini qu’il met à trouver son cabinet plein air ; lorsque je soulève un peu ma belle jupe rose fluo afin qu’elle ne frôle les excréments des autres chiens ; lorsque je marche parfois des dizaines de mètres pour trouver une poubelle non pleine qui accueillera mon sac plastique alourdi ; tout cela sous le regard au mieux ironique, au pire, dédaigneux ou dégoûté des badauds, je me demande comment rester digne.
Je l’avoue, aucune réponse ne m’a encore éclairée et si cette cruelle absence de réponse ne m’a jamais fait détester mon chien car il est quasiment indétestable, elle me rappelle cependant au moins quatre fois par jour que peut-être une tortue d’eau douce aurait amplement rempli sa fonction d’animal de compagnie.
À suivre…

Qui est Marcella ?
À part être la maîtresse de Tarzan, c’est une femme, bosseuse, mère et copine comme nous, une écrivain de son état, qui met ses beaux mots sur des tee-shirts, de la vaisselle, de la papeterie (vous savez l’agenda Reine des Une à Unes), des bijoux aussi… Une nana qui écrit en marchant (en baladant Tarzan), en dormant, en mangeant des gâteaux chocolat amande (avec ses filles), en choisissant sa 59e paire de baskets. Elle écrit sa vie et donc la nôtre, lumineuse et tragique, dérisoire et glorieuse, parfois si légère… Elle écrit les presque rien qui changent presque tout parce que soudain ils agrandissent le monde. Elle s’écrie tout simplement car décidément, la vie est belle comme une paire de palmes orange ondulant au bout d’une femme poisson dans une piscine turquoise.

Retrouvez son bureau des mots beaux sur le site : www.bureaudemarcella.com