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Mon Cafard

Par Poneyland

Le sais-tu qu’à moi aussi

À l’orée des prairies verte

Je me suis laissé tomber sans vie

Comme pétrit par la peste ?

J'ai pas vu venir le changement

Et la terre s’est fanée

Tenant encore entre ses dents

L’épée à faire la colère

Le sol humide et boueux

M'enfonce les pieds

Comme des petits clous rouillés

Dans son caca merdeux

Parce que la terre finit par avoir faim

Encore plus que je crève la dalle

Elle daigne p’us me lâcher un deux grains

Alors comme un con je la condamne 

Madame la ministre est aussi énervée

Elle remue des petits lustres 

Pour nous faire nous réveiller 

Et des gros mots de charcutier

Ce qui me rassure c’est qu’on est aussi con

Ni plus ni moins les uns que les autres

Et que madame la ministre du beau temps

N’a pas non plus comprit grand chose

Les chats de gouttière et les poubelles

Pour eux je sais pas trop ce qu’il en est

Je pense pas que ce soit les pires

Parce qu’ils sont vraiment très réels

Moi je suis pas très croyante

Même si en fait beaucoup au fond

Mais je regarde plus souvent en bas

Quand dans le ciel les réponses

Comme ça j’ai perdu un oeil une fois

Dans une bouteille de whisky

Il en est jamais ressortit

M’a dit qu’il était bien la bas

Je voulais pas être jalouse

Alors j’ai bus tout le whisky

P’is mon oeil m’a dit j’t’épouse

Toi t’as pas froid aux yeux

J’ai dis : "Non catégorique!

Moi j’ai des gros principes

Et toi t’as pas de mains

Alors comment tu t’occupe des gamins" ?

J’ai gardé le goût de mon oeil 

Juste au bord des lèvres

Depuis je déblatère à l’aveugle

Sur ce qu’il était fier

Mon bel oeil sans couleur

Un peu jaune un peu marron

Un peu pipi caca pas bon

Un peu tournesol un peu fleur

Maintenant j’ai le nez qui gratte

Le dos courbé et des tonnes de haricots

Des cocos pour quand l’hiver tape

Quand je serais bien seule comme une petite blatte

Un petit cafard sans ami 

Qui mange la solitude par la racine

Qui se balade plus dans les prairies

Quand enfin l’été arrive

Un petit cafard avec qu’un oeil

Que de toute façon on se demande s’ils en ont

Qu’ils ont pas l’air aveugle

Qu’ils ont juste l’air trop con. 

Un petit cafard très con

Avec un goût de super-glue entre les mâchoires 

Qui mastique p’us rien de malsain

Depuis qu’il a peur du noir. 

Et si c'était toi qu’avait perdu ta bite 

Au fond de cette putain de bouteilles

Est-ce qu’elle m’aurait marier

Un jour en blanc avec du soleil ?

Ou est-ce qu’elle m’aurait rit au nez

Pour partir à la chasse aux fesses

Elle m’aurait tourné le dos pour regarder l’océan

Et voir un peu plus loin que le présent 

Je ne connaissais pas l’avenir 

Et j’ai finis par le découvrir

Un jour à l’orée des prairies vertes

Quand je fuyais cette guerre

Tu étais la lumière, 

Tu avais changé de couleur

Et toute la terre mugissait

De toute votre impudeur

J’ai péris par la peste

Le petit cafard dans le coeur

Le petit cafard en cavale

Parce qu’il aura toujours peur. 


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