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A cheval sur mon bidet, quand il trotte il fait des pets…

Publié le 20 novembre 2010 par Ruminances

chevalharasnationaldecompiegne.jpgÉric Woerth a quitté le gouvernement, lit-on un peu partout, à cause de la casserole Bettencourt. Trop grosse. Trop bruyante. Trop d’écho quand elle déboule les escaliers de la république. Exit donc. Pour autant, allons-nous l’oublier ? Ce serait irresponsable de notre part. Cet homme ne mérite pas l’anonymat ! Pas de cette façon. Il a le droit d’être jugé, comme n’importe quel citoyen.

En retrouvant la vie civile, il pensait trouver le repos auquel il pouvait prétendre après avoir œuvré comme un malade pour la réforme des retraites. Peine perdue. Monsieur Woerth est rattrapé au galop – si je puis dire – par une autre affaire, celle de l’hippodrome de Compiègne dans laquelle on subodore – et on fait même plus que subodorer – un « conflit d’intérêt ».  Lui qui, avec son air angélique, interpelle, le passant : « est-ce que j’ai une tête de coupable ? » Ben oui, justement, trop angélique pour être honnête, vous semblez, monsieur Woerth.

Pour ceux que le terme sibyllin de « conflit d’intérêt » troublerait, il s’agit en clair qu’une personne occupant une fonction officielle, d’intérêt général, n’a pas le droit de faire jouer son intérêt personnel dans aucune affaire traitée dans le cadre de sa fonction. Or, comme l’écrit Le Canard Enchainé, monsieur Woerth est fortement soupçonné d’avoir bradé une parcelle de la forêt de Compiègne, comportant « un golf et l’hippodrome » pour 2,5 millions d’euros. A ce prix-là, j’aurais fait un emprunt à la Banque Populaire pour acquérir le domaine afin de tirer quelque plus-value immobilière et me la couler douce quelque part dans les tropiques. Pas vous ?… Je suis sûr qu’avec une telle bonne affaire entre les mains, mon banquier aurait consenti le prêt ! Incorrigible monsieur Woerth.

Alors qu’on éconduit Woerth à cause de ses casseroles, Sarko fait entrer au gouvernement Nora Berra au poste de Secrétaire d’État à la Santé avec le manche d’une nouvelle sauteuse.  A peine arrivée, va-t-y pas qui éclate l’affaire du Mediator, un adjuvant du régime adapté chez les diabétiques avec surcharge pondérale. Ce cacheton coupe-faim destiné aux gros a fait entre 500 et 1 000 morts selon les estimations. Ça commence à faire autant de victimes que certains conflits armés dans des pays émergents ! Mais chut ! Nous sommes en France et dans notre pays, il n’y a pas de conflits armés. Il n’y a que des conflits d’intérêts.

Indigné par les attaques et les appels à démission de la fraîchement nommée pour collusion à cause de ses « liens avec les entreprises pharmaceutiques », lancés par des socialistes, Gros Bertrand – qui n’a pas besoin de Mediator comme coupe-faim –, ministre de tutelle,  monte au créneau avec une grosse vigueur dialectique : « Ils veulent à nouveau s’en prendre aux personnes, ils veulent à nouveau placer la politique sur le terrain le plus indigne qui soit. » Fou, ce que l’indignité peut causer comme dégâts dans une région pacifiée !

Est-ce la faute des citoyens si chaque fois qu’on soulève le couvercle de la cocotte on trouve un rat mort dans la gamelle ? Indigne ?… Dégueulasse ?… Les deux, monsieur Bertrand, les deux !

A propos de ceux qui s’en « prennent aux personnes », que pensez-vous, monsieur Bertrand, des déclarations de Patrick Devedjian, rapportées par le Figaro et selon lesquelles l’ex-ministre de la Relance dénonce une «campagne orchestrée  contre lui par Nicolas Sarkozy, destinée à lui faire perdre la présidence de la fédération UMP des Hauts-de-Seine» ? Les propos de Devedjian donnent une idée de ce que Xavier Bertrand appelle « s’en prendre aux personnes »

L’oligarque reproche à Devedjian d’avoir saboté fiston Jeannot «aux élections internes de l’UMP à Neuilly », son fief !

Et ça, ça mérite une tête au panier !


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