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Le coeur du pouvoir corrompt les hommes

Publié le 10 janvier 2008 par Frednetick

Prenez une petite ville de presque 30.000 habitants localisée dans le Nord de Paris (non pas Villiers-le-bel, ne soyez pas taquins). En être le premier élu n’apporte qu’une gloire limitée aux confins pas si éloignées que cela de la commune et une vague reconnaissance de l’appareil partisan.

Et pourtant au fur et à mesure qu’approche les frimas de mars et son cortège de consultations populaires, les coups bas et les négociations hasardeuses se font jour. Petite chronique habituelle d’une grande lutte pour un petit pouvoir.

Se précipiter sur la suite (mais sans quitter cette page !)

Avoir le droit d’être appelé Monsieur le Maire n’est pas donné à tout le monde et les prétendants , pas si nombreux que cela, s’en donne à coeur joie dans les petites manigances.

Pourquoi donc vouloir être calife à la place du calife?

Dans une ville de 30.000 habitants la paye, appelée indemnité, n’est pas énorme et même relativement chagrine au regard des responsabilités qui sont les siennes. Des marchés publics à l’urbanisme, en passant par l’entretien des terrains de sport, les précautions à prendre sont nombreuses et ceux qui doivent les prendre pas toujours bien au fait.

3.000 euros pour beaucoup d’heures, pour gérer 600 personnes, pour choisir.

Et voilà le pourquoi de la tentation. Le maire choisi, parfois seul. Il est aussi le seul à réellement posséder une vision globale de la vie communale, bien que le bureau municipal soit un lieu normalement prévu pour l’information des adjoints. Quant aux autres élus communaux, ils ne savent en général pas grand chose, participent quand ils le peuvent aux commissions durant lesquelles les administratifs leur font passer ce qu’ils veulent ou a peu près.

Alors voilà, quand le vieux tyran semble affaibli ou sensible à l’éventualité d’un passage de témoin, les appétits s’aiguisent et les complots s’ourdisent. Si les visages sont toujours avenants , les mots le sont de moins en moins, les colères plus sourdes et les déchirements bien réels.

Celui ou celle qui mène la troupe des prétendants est généralement le/la premier(e) adjoint(e) bien que parfois cela vienne d’un peu plus loin, rarement.

Le meilleur de l’histoire vous l’aurez compris c’est que la lutte est bien souvent intestine et que la bête porte en elle les dissenssions des hommes qui l’habite, merveille de considération pour l’intérêt général.

Mais encore une fois l’histoire ne s’arrête pas là, ce serait par trop facile. En effet tout cela se passe avec le risque bien palpable de perdre la mairie qui les abrite. La droite bien que mollassonne bat le pavé et la petite ville est nationalement à droite tandis que l’équipe municipale est à gauche, douce contradiction des gestions municipales.

Qu’auraient donc à gagner les uns et les autres? Une considération sociale, une présence rassurante de l’écharpe sur le coeur (cela ne protège de rien sauf du regard vide des gens que vous croisez, tout le monde kiffe voir le premier magistrat de la ville) et un “Bonjour monsieur le maire” de temps en tant.

De quoi vous l’aurez compris alimenter toutes les passions.

Pendant ce temps là une ville voit son coeur battre au ralenti. On a les priorités que l’on veut, que l’on peut.

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