Les plus attentifs d’entre-vous doivent s’en souvenir, j’avais pensé le plus grand bien du premier roman (édité) de Laurent Cachard, il s’agissait de « Tébessa, 1956 ». Fidèle à son éditeur dijonnais « Raison et passions », l’auteur lyonnais propose aujourd’hui son second roman, « La partie de cache-cache », un texte tout aussi court mais guère dans la même veine de son devancier puisque ici nul contexte historique ou politique ne vient à la rescousse d’un récit qui nous plonge dans les terres berrichonnes de Jean, Grégoire et Emilie pour une partie de cache-cache au final pleine d’enseignement et loin de l’innocence.
Mourir ? Suspendu dans le vide ? Aux prises avec les esprits ? Crier ? Apprendre à respirer ; Ne compter sur personne, s’enfoncer dans l’obscurité, se terrer ? Cette partie de cache-cache manipulée par Laurent Cachard frise au glacial en nous faisant piquer du nez dans le marais. Pour tout vous dire quand Cachard le Croix-Roussien nous entraînait dans les marges d’une guerre qui ne voulait pas dire son nom, chacun pouvait y retrouver ses petits. Maintenant qu’il cultive, avec les petits, ses angoisses dans le Berry, Laurent Cachard a plus à voir avec le loup garou qu’avec les canuts et contrairement à ce qu’il écrit, l’auteur se met enfin à renouer avec les bassesses de sa vie d’enfant, de quoi faire dire à certains qu’il était temps. A lire sans délais, d’un seul bloc, le soir, quand on est seul.
- Laurent Cachard, « La partie de cache-cache », Editions Raison et Passions, 11 euros.
Contact : Editions Raison et Passions, 33 rue Philippe Genreau Dijon et www.raisonetpassions.fr.
Lyon, le 20 novembre 2010