L'art en pièces détachées
Le petit pan de mur jaune de Goldfrapp (Black Cherry)
Pour l'accompagnement musical d'abord et son petit chuintement synthétique (1'15"). La métonymie proustienne, le détail qu'on se remémore d'un tableau, la partie qui identifie le tout, le chapeau cartésien qui authentifie l'homme qu'on ne voit pas. La pièce détachée, si attachante, prend du champ (visuel). Lecture superficielle de l'art contemporain qui totémise la recherche. Diffraction des artistes en un seul paradigme ouvert, au début du XXème siècle avec la disparition du visage de l'homme de l'espace représentatif. On voit bien dans cette pub qu'il ne reste qu'un concept qui mimétise, fait semblant de. La publicité marche sans parcimonie sur des œufs qu'elle écrase de sa superbe. Le grotesque de cette mise en scène de l'art conemporain est sans doute dans l'espace, la distance entre ce qu'on voit et ce qu'on pense qu'on pourrait voir. La pub est inculte, il faut le savoir, elle ne joue qu'avec des références. Pour elle Vermeer n'est que ce petit pan de mur blanc et rien que ça. Un symbole donc. Pour Proust, une sensation de l'idée du beau. A mettre ainsi l'art contemporain en miettes, en pièces détachées du contexte, on ne récupère qu'un vague malaise. Ce qui est glacé ne peut pas être beau. Ni laid non plus, du reste. C'est de la pub, quoi...