Magazine Info Locale

Goss International Montataire

Publié le 21 novembre 2010 par Jplegrand

Goss International, l'odieux chantage capitaliste

Faut-il que cette société capitaliste soit si perverse pour que des salariés soeint conduits de choisir entre la peste et le choléra. Faut-il qu'il y ait tant de désarroi pour que des travailleurs soient acculés à considérer que leur organisation syndicale n'est pas sur la bonne voie ? J'ai appris par la presse les résultats d'un référendum par lequel une majorité de salariés a décidé de s"opposer àl'action entreprise contre le Plan de licenciements de crainte que cette action n'entraîne la fermeture de l'entreprise. Evidemment pour l'élu et le militant que je suis je comprends quelle peut être l'angoisse de ces gens qui sont sous l'épée de Damoclès de leur patron qui n'est autre qu'une province chinoise propriétaire de leur entreprise.

Je comprends leur choix dans la logique qui est celle du capitalisme mais je ne le partage pas car je pense qu'il est indispensable de combattre le capitalisme. Hélas c'est peut être le défaut d'explications sur la nature même du capitalisme qui les a conduits à un tel choix. Hélas beaucoup d'entre eux pensent que les jeux sont faits, que les capitalistes sont les maîtres et le seront toujours et que par conséquent il vaut mieux choisir ce qui leur apparaît le "moins pire". Pourtant ce choix ne les garantit absolument pas contre une fermeture définitive de l'entreprise. Au contraire le patronat peut considérer qu'il est en face d'une division des salariés et en profiter pour accélérer la casse.

J'ai écrit ici il y a quelques semaines que la question de fond était celle de la propriété de ce moyen de production qu'est Goss International Montataire. Pour moi, il y aurait une alternative possible, bien entendu combattre le plan dit "social" mais surtout que les salariés adoptent une position offensive en se déclarant collectivement responsable de l'entreprise, ce qui nécessiterait de l'occuper et de mener la bataille pour imposer que leur action soit reconnue d'utilité publique afin de conserver l'outil de travail, le mettre sous protection des salariés, de la population, des élus. Cela nécessiterait une bataille politique d'ampleur de toute notre région, de tout le bassin Creillois. Mais on ne peut pas engager de telles actions sans l'adhésion combattante de la majorité des salariés. 

Oui le capitalisme est  cynique, il est pervers, il va conduire de nouveau des hommes et des femmes à "se vendre à la prime de licenciement" en affaiblissant  un formidable outil de travail puis en le cassant définitivement si il n'y retrouve pas le taux de rentabilité nécessaire que l'actionnaire attend qu'il  soit un individu ou une institution. Le capitalisme  va continuer ainsi ses ravages jusqu'au jour où la grande masse des salariés s'élèvera contre lui pour organiser une riposte non seulement syndicale mais politique en exigeant la propriété sociale et autogérée des moyens de production. Sans cela notre pays verra son industrie décliner de façon irrémédiable.

Cela prouve encore combien il y a nécessité d'avoir au sein des entreprises des salariés acquis à la cause de la transformation anti-capitaliste de la société, des groupes d'action et de conviction politique menant le débat idéologique de fond avec l'ensemble des travailleurs.  Ce combat, hélas abandonné par le PCF, doit être repris partout avec les militants les plus conscients de cette nécessité pour reconstruire une organisation qui oeuvre ouvertement et démocratiquement dans l'entreprise, qui écoute les salariés en leur apportant toutes les informations sur l'entreprise et la nature de sa gestion,  qui réfléchit et construit avec eux des plans alternatifs de conquête du pouvoir et de la propriété de l'entreprise par une bataille politique à la fois locale, nationale et internationale.

C'est bien autre chose que l'affligeante démarche de combinaisons politiciennes entre partis à laquelle nous ont habitués les partis de gauche et qui ont permis aux capitalistes de conserver tous les pouvoirs dans ce pays, combinaisons que l'on veut nous resservir à l'occasion des prochaines échéances électorales. Il y a une urgente nécessité à développer le mouvement sur des bases de classe c'est à dire totalement autonome de tout ce qui  de près ou de loin soutient le capitalisme, un mouvement indépendant de certaines directions syndicales et politiques qui n'écoutent plus les gens et sont intégrées totalement au système.

La crise capitaliste en cours est telle qu'elle secrète les propres fossoyeurs du système : cela n'est pas linéaire, les combattants de la  société future sont éparpillés, mais ils sont au sein de notre peuple, déjà ou futurs animateurs de grandes luttes, il s'agit de les fédérer. A la faveur de l'aggravation inéluctable de la crise capitaliste, ces hommes et ces femmes issus du peuple et de la classe travailleuse vont rompre avec le discours traditionnel des partis pour poser en terme profondément novateur l'alternative à la crise générale du système. Cela ne se fera pas aussi simplement qu'on puisse le penser, on le voit aujourd'hui avec les salariés de Goss International qui  ne choisissent pas cette voie. Mais l'expérience aussi douloureuse soit-elle est la pédagogie du réel. Chacun tirera les enseignements de ses propres choix et il le fera de façon d'autant plus utile qu'il ne sera pas isolé et disposera d'une organisation révolutionnaire efficace. C'est le combat pour lequel je m'engage avec mes amis notamment avec "Colère et Espoir" dans l'Oise et avec d'autres organisations en France et dans le monde.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Jplegrand 1025 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazine