- Synopsis :
- Mon avis :
Rapidement, Azoth n’en peux plus de cette vie de misère et de la cruauté du chef de sa bande, « le Rat », qui maintien la peur dans ses troupes en tabassant et en violant tous ceux qui s’opposent à lui. Azoth ne veut plus jamais avoir peur, et pour cela, il va devenir l’apprenti de Durzo Blint, le meilleur assassin de Cénaria. Cet apprentissage ne se fera pas sans douleur : Azoth devra changer d’identité, tourner le dos à ses amis, et apprendre à tuer afin de mériter le titre de « pisse-culotte » (le nom que l’on donne aux meilleurs assassins, sûrement parce que leurs futures victimes ont des petits problèmes de vessie lorsqu’ils comprennent qu’ils vont mourir…). L’histoire est sombre et il ne faut pas s’attendre à une lutte entre les « gentils » et les « méchants » : ici, tous les protagonistes ont leur part d’ombre et les viols, traîtrises, complots, assassinats et violences en tout genre sont monnaie courante tout au long du récit. On ne peut pas dire que les personnages baignent dans le bonheur et tous souffrent tôt ou tard au cours de l’histoire.
Une fois le décor planté et les relations entre les principaux personnages mis en place (ce qui peut paraître un peu lent au début), le rythme du récit s’accélère. On passe de la petite vie d’Azoth dans le Dédale à des intrigues qui concernent la nation de Cénaria toute entière, et qui mêlent aussi bien les nobles que les paysans ou les membres du Sa’kagué. Les révélations s’enchaînent, l’intensité va crescendo, on est chamboulé par tous ces événements et ces retournements de situations (plus ou moins bien menés et crédibles mais rarement prévisibles). A tel point que parfois on n’a pas le temps de tout assimiler, à peine on a repris notre souffle que déjà un nouvel élément s’ajoute à l’histoire. L’action est omniprésente, et si parfois on l’apprécie comme si on regardait un film, d’autres fois il serait bon d’enjoliver un peu tout ça par quelques temps morts entre deux révélations ou retournements de situations. L’écriture de Brent Weeks est loin d’être parfaite, elle manque parfois de subtilité et de fluidité, notamment lors des éclipses, où l’on passe d’un Azoth apprenti assassin de 12 ans à un pisse-culotte de 20 ans en quelques chapitres seulement. Un peu plus de développements sur l’apprentissage du métier aurait été un plus.
Malgré ces petits défauts, ce premier roman est bien menéet j’ai envie de dire qu’on s’en fiche si l’auteur ne fait pas dans la dentelle et s’il est parfois maladroit dans son écriture ou dans l’intrigue, car qu’est-ce qu’on apprécie d’être transporté dans l’action, d’être surpris à chaque chapitre ! On sent vraiment l’envie de l’auteur derrière ses écrits, un enthousiasme certain qui nous fait oublier les petits défauts et nous entraîne avec lui ! On pourrait penser que ce roman, qui reprend en apparence des classiques du genre (l’assassin impitoyable et solitaire, Gemmell a déjà fait, et bien fait ! Le roman initiatique, les prophéties, les armes magiques et extraordinaires, on connait tous !), mais pourtant La Voie des Ombres ne ressemble pas à un récit de Fantasy traditionnel.
En conclusion, Brent Weeks nous livre un roman plein d’enthousiasme et d’action, qui sait nous surprendre malgré quelques défauts dans l’écriture et quelques retournements de situation hasardeux. On lui pardonne facilement étant donné que c’est son premier roman et que ces imperfections ne nous empêchent pas d’apprécier grandement la lecture ! Je tiens à souligner également la très belle couverture illustrée par Frédéric Perrin.
- Quelques citations :
« La vie est dénuée de sens. La vie est vaine. En prenant une vie, on ne prend rien de précieux. Les pisse-culottes sont des tueurs. Nous ne faisons que tuer. Nous ne sommes rien de plus. Il n’y a pas de place pour les poètes dans ce cruel métier. »
« Ton travail, ce n’est pas de verser dans l’art, c’est de fabriquer des cadavres. »
« Cesregards et cet amour suscitaient chez Kylar une envie qui lui comprimait la poitrine. Ce n’était pas une faim comme les autres : un rat de guilde connaissait la faim comme il connaissait les égouts où il se pelotonnait contre ses camarades pour avoir chaud l’hiver. La faim n’était pas une sensation agréable, mais elle était familière et il n’y avait aucune raison de la craindre. Non, c’était plutôt une soif, comme si son corps était parcheminé, desséché et sur le point de tomber en poussière. Il mourrait de soif sur la berge du plus grand lac du monde. Mais cette eau n’était pas pour Kylar. Pour lui, ce lac était un océan, une mer salée. S’il y buvait, sa soif ne ferait qu’empirer, puis il sombrerait dans la folie et mourrait. L’amour menait un pisse-culotte à la mort»
- Ma note :