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A droite toute !

Publié le 21 novembre 2010 par Radicallibre77

Etrange ce remaniement.

A 18 mois de la présidentielle de 2012, Nicolas Sarkozy vient d'envoyer un message, assez étonnant. Et ce message nous apprend que le Chef de l'Etat va gouverner avec et pour son seul électorat. A savoir, avec les seuls Français qui lui font confiance et qui votent UMP, soit environ 29 à 30%.

Ca fait un peu juste pour quelqu'un qui occupe une fonction qui doit avant toute préoccupation partisane, rassembler les Françaises et le Français. Mais, Nicolas Sarkozy n'aura jamais su enfiler les habits présidentiels pour quitter ceux d'un simple président de parti.

Cependant, il faut avouer que le Président de l'UMP a fait trés fort. Par un simple remaniement, il vient d'écarter du gouvernement de la France, deux composantes essentielles de la Droite. Le Nouveau Centre et le Parti Radical.

Les Centristes du NC sont les héritiers démocrates-chrétiens de l'ancienne UDF. Du moins, ceux qui n'ont pas voulu intégrer directement l'UMP. Les Radicaux, quant à eux sont la caution sociale et humaniste de la majorité sarkoziste.

En se séparant de ces deux tendances historiques et modérées de la Droite française, Nicolas Sarkozy a voulu donner des gages à la partie la plus conservatrice de son électorat.

Mission : étouffer toute tentative de débordement sur sa droite. Quelle vienne du FN ou de toute autre partie nationaliste. La manoeuvre peut se comprendre et n'est pas sans intérêt.

Nicolas Sarkozy a-t-il, cependant, pris un risque politique, en éjectant du gouvernement les Centristes ?

La Veme République, ses institutions et le scrutin majoritaire, ont fait que la politique française s'est transformé en un système binaire, où s'affrontent d'un coté le camp conservateur et libéral, et de l'autre, le camp progressiste et social.

Le Centre, qui lors des années qui ont précédé l'avènement de la République gaulliste, faisait et défaisait les gouvernements, à partir des années 70, face au programme commun de la Gauche, a décidé de faire alliance avec la Droite. A l'époque, la guerre froide n'était pas encore un souvenir et la peur du communisme était une réalité. En mai 81, certains à droite se faisaient peur en imaginant les chars soviétiques au coeur de Paris.

Aujourd'hui, l'URSS a disparu, le PCF cherche à survivre dans le paysage politique, mais les Centristes ont toujours peur et imaginent les militants du NPA et leurs 4L sur la place de la Concorde.

Le calcul de Nicolas Sarkozy n'est donc pas tout à fait risqué. Il a compris que les Centristes, dirigeants, élus et électeurs ne franchiront en aucun cas le Rubicon qui les séparent de la Gauche. Ce qui, dans toute autre démocratie européenne, aurait conduit à un renversement d'alliance, n'aura en France, qu'occasionner une petite bouderie due à un ego surdimensionné et à un communiqué télévisuel d'une qualité incertaine.

Le pari sera complètement tenu, si le Chef de l'Etat français sait contenir la future candidate du FN, sous la barre des 15%. Les candidats centristes, absents en 2007, devraient ramener le Président de la Droite décomplexée, sous la barre des 25%. Mais, les voix qui lui feront défaut au 1er tour, lui seront promises au second, amenant même, en bonus, des électeurs de centre-gauche, qui se détourneront du candidat choisi par les socialistes, si celui-ci fait preuve de fermeture.

A cette époque, on ne se souviendra plus de la petite crise existentielle des Centristes, qui au cour de leur histoire récente, auront été plus d'une fois malmenés par leur puissant allié, que celui-ci s'appelle UDR, RPR ou UMP.


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