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François Fillon et la crise permanente

Publié le 21 novembre 2010 par Exprimeo
François Fillon sort du remaniement gouvernemental avec une équipe manifestement en déficit de délais probatoires pour cause d'image d'absolue continuité. Ce climat ne peut qu'accélérer une radicalisation déjà très engagée ces dernières semaines. Dans les derniers jours, trois sondages ont dégagé des tendances concordantes qui méritent une attention vigilante : 1) L'enquête sur la mobilisation des éleveurs bovins (Ouest France 15/11/10) : taux d'adhésion : 92 % avec 88 % de soutien au sein de la préférence partisane UMP. 2) L'enquête pour Fondapol sur les classes moyennes : les classes moyennes ont le moral en berne. Elles se considèrent déclassées, paupérisées. Rien ne va plus dans ce supposé "grand corps central" qui devait être un socle de stabilité. 3) Le baromètre mensuel Paris Match et la chute libre pour tous les leaders à quelques exceptions près (dont JL Mélenchon). Aubry perd 8 points de bonnes opinions. Villepin perd 6 points. Fillon, supposé "grand champion de la droite" perd 6 points ... L'opinion est entrée dans le politico-scepticisme. Elle attend des guerriers contre la crise et elle découvre un champ de politiciens qui ferraillent entre eux. Sarkozy est mal aimé mais le PS n'est pas désiré. Dans ce climat, l'affaire Karachi est une "bombe" politique au sens premier du terme. C'est un dossier actuellement mal géré par le pouvoir qui, comme VGE et les diamants de Bokassa, traitait l'affaire avec distance promettant les explications pour toujours ... demain. L'opinion avait pris cette distance pour une fuite en avant donc un aveu de culpabilité au moins partielle. Le virus avait pris. En période de crise, le besoin de morale est plus impérieux que jamais.* Le terrain pour la colère ouverte est prêt. Il suffit de regarder la réalité des chiffres des enquêtes publiées. La majorité silencieuse n'a ni les moyens des grèves ni la détermination car elle sait que le pouvoir est tenace. A ce rythme, 2012 s'annonce d'abord comme un espace inhabituel en faveur des alternances du chaos par les extrêmes. A 514 jours du premier tour, il est rare qu'une présidentielle s'engage dans de telles circonstances. C'est un climat de crise permanente qui parait installé jusqu'au premier tour.

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