Etonnant. Nicolas Sarkozy nous a parlé de tout, sauf d'amour, l'autre jour à la télé. Sauf, bien sûr, mais c'était bien avant, celui qu'il portait à Carla, "c'est du sérieux", Bruni. Les hommes politiques auraient tout intérêt à s'emparer de la seule valeur qui marche en période de crise. L'amour, donc. Les rédacteurs de la Bible, réunis en comité de rédaction, l'ont bien compris, qui ont énoncé en préambule "Aimez-vous les uns, les autres". Quoique la formulation soit ambigüe, il ne s'agit pas de l'invitation à se livrer à une gigantesque partouze.
Alors que les magazines féminins regorgent de trucs pour "rendre Jules fou de plaisir", que la télé réalité se rengorge de cul et de d'oeillades meurtrières, que les hebdos s'interrogent sérieusement sur la "sexualité des français", personne, non, personne, pour nous parler d'amour.
Or, l'amour, c'est ce qui nous reste quand on n'a plus rien. Plus de boulot, plus de statut social, plus de bagnole... Ce serait un chouette programme électoral : "Bon, à cause de la Chine, de la mondialisation, des délocalisations, tout ça, je ne pas vous promettre que ça ira mieux demain. Mais je m'engage à défiscaliser les chambres d'hôtel pour couples illégitimes, les patins roulés hors des heures légales, et même les roses vendues par des Pakistanais en situation irrégulière".
Mais non. Au lieu de ça, on a des programmes tue-l'amour. Des programmes Bettencourt, des programmes Eric Zemmour, des programmes sourds à l'amour qui rend aveugle...
Faut-il qu'ils soient loin de nous pour ne jamais nous parler d'amour, ceux que nous avons élus.
Celà-dit, ça nous rassure. On ne vit pas d'amour et d'eau fraîche. Quoi que...
François GILLET