La Commission européenne a publié ce jour une communication intitulée « La PAC à l’horizon 2020 : alimentation, ressources naturelles et territoire – relever les défis de l’avenir ».
La Confédération paysanne partage avec cette communication, les constats sur la crise agricole, la baisse de revenu des paysans, les enjeux de la vie des territoires et les enjeux environnementaux. Les grands objectifs que sont une production alimentaire durable, une gestion durable des ressources naturelles, la préservation de la biodiversité, l’atténuation des effets du changement climatique et un développement territorial équilibré, sont pertinents.
L’expression forte qu’en fait cette communication marque une nette rupture entre la vision qu’avait Madame Marian FISCHER BOEL, ancienne commissaire européenne à l’agriculture et celle de son successeur Monsieur Dacian CIOLOS. S’entrouvre ainsi une porte sur la réflexion vers un changement des systèmes de production agricole. Le rééquilibrage des aides entre Etats membres et entre producteurs, le développement de l’emploi, le soutien aux petites fermes et le plafonnement des aides qu’il appelle de ses vœux seraient des orientations importantes.
Les solutions proposées révèlent bien en revanche une idéologie constante de la Commission européenne dans son ensemble, qui persiste à croire que le marché est la référence et la compétitivité la solution.
La Commission veut limiter l’intervention à un filet de sécurité en cas de crise des prix et de perturbation des marchés. Qui peut croire que les outils de régulation réduits à un tournevis rouillé et marteau sans manche, vont permettre de se protéger de la volatilité des prix, résultat du cadre de l’OMC que cette communication ne remet pas en cause.
Il est symptomatique de constater qu’il n’est pas question de limiter la volatilité mais que seul persiste l’espoir irréaliste d’en contrebalancer ses effets par l’assurance, la contractualisation ou le stockage privé.
La volonté de développer la production de protéines est intéressante mais contradictoire avec l’objectif d’exporter, notamment les céréales.
L’écologie est mise en valeur mais apparaît plus comme un cadre de développement économique que comme un facteur biologique de production.
La Confédération paysanne sera vigilante pour que les objectifs louables se retrouvent dans des propositions de mesures concrètes et militera pour que de vrais outils de gestion des productions et de régulation des marchés soient développés.
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