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Sexe en communication et lutte contre l'abstention

Publié le 22 novembre 2010 par Bix

Où l'on voit que la tendance de mettre du sexe dans sa communication n'est pas le monopole de la publicité.

C'est une tendance en communication de tout ramener à des allusions sexuelles. Je ne suis pas contre a priori mais ça a tendance à devenir un réflexe et ça occulte le fond, d'autant plus que c'est déjà depuis longtemps un moyen publicitaire très répandu et qui évite de parler du sujet. "Tu sais pas comment vendre ton produit ? Montre une meuf à poil".

Exemple assez emblématique que les habitués du RER francilien connaissent bien :

Les jeunes socialistes catalans ont décidé de faire à peu près pareil. Pour inciter à voter ils imaginent que glisser un bulletin dans l'urne provoque un orgasme. Bien sûr. C'est pour ça qu'en France on met des rideaux aux isoloirs, on s'est inspiré des peep-shows.

C'est sûr, la vidéo va buzzer (la preuve, j'en parle), mais à mon avis on ne combat pas l'abstention avec des clips, aussi bien réalisés et accrocheurs soient-ils. Les militants et journalistes vont se le passer de tweets en partage Facebook, ça fera un 30 secondes dans un JT et les zappings décalés. Mais au final ça ne touchera qu'à la marge la population visée, à savoir les abstentionnistes.

Au final, cette campagne de communication répond-elle aux dégoûtés de la politique qui ne vont pas voter ? En quoi leur asséner que "voter est un plaisir" va-t-il les convaincre de se déplacer le jour du vote et se se masturber en public glisser un bulletin dans l'urne ? Les États remboursent des banques responsables des déficits, infligent des plans de rigueurs, cassent les droits sociaux... et il suffirait de dire "voter est un plaisir" pour inciter à aller voter ? Quelle réponse politique apporte-t-on ? Le clip des jeunes socialistes catalans est proche du néant politique.

Ce ne sont ni les seuls ni les premiers à pratiquer ça (même en France, même chez les écolos), ils paient pour les autres. :-)

Comment inciter à aller voter ?

La lutte contre l'abstention structurelle se mène sur le long terme. Tout d'abord avec le respect de la parole donnée par les politiques. Les revirements constants de plusieurs personnalités politiques (avec en tête Nicolas Sarkozy) que ce soit sur le programme politique ou l'observation de règles (cumul, conflits d'intérêts...). Le retour de la confiance dans les politiques ne se fera(it) pas du jour au lendemain. C'est hélas un travail de longue haleine qui va au-delà des discours de pleureuses lors des soirées électorales.

De toute façon, lorsque l'enjeu est clair et bien identifié, les électeurs sont capables de se déplacer :

  • 2002 : les Français vont voter contre Le Pen face à Chirac, presque 80 % de participation au 2d tour, soit un gain de 8 points de plus que pour le 1er ;
  • 2005 : les électeurs se mobilisent à 69 % contre le TCE et son cortège de malheurs[1] ;
  • 2007 : pour choisir entre Sarkozy et Royal, les électeurs inscrits sont seulement 16 % à ne pas aller voter.

Ces bons taux de participation n'ont pas été obtenus par des incitations publicitaire à aller voter, mais parce que les gens voulaient voter.

(J'ai copié-collé certains de mes commentaires depuis mon profil Facebook)

Notes

[1] rétablissement de la peine de mort, invasion de putes slovaques, obligation de connaître des Lituaniens, fin de la laïcité, gouvernement militaire...


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