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Quand un titre celtique se fait avaler...

Publié le 23 novembre 2010 par Hermes
Quand un titre celtique se fait avaler...
Il avait les dents longues ce tigre celtique ! Cette Irlande qui, avant de tomber en peluche malgré le dumping fiscal qu’il imposa aux travailleurs européens, se gava de la bulle financière et immobilière… jusqu’à ce que la grenouille gaélique se trouvât aussi grosse que le bœuf et qu’elle en crevât.
Triste histoire, pourtant. Mais la morale est joyeuse.
Car les irlandais mériteraient notre compassion s’ils ne s’arc- boutaient encore aujourd’hui à ce fameux dumping qui veut que l’impôt sur les sociétés soit inférieur de deux fois en moyenne à ceux des autres pays européens poussés ainsi à la délocalisation et au chômage.
Pourtant ce sont les contribuables européens qui viendront à la rescousse, non d’un peuple qui, après avoir fermé les yeux sur un système dont il profita et qui devra désormais payer le prix fort, mais d’un système financier coupable que nous récompenserons en injectant quelque 100 milliards d’Euros. L’Irlande continuera-t-elle ainsi à tuer l’emploi en Europe mais ses banques seront renflouées !
L’Irlande ne méritait que le retour du bâton pourtant elle sera épargnée parce qu’il faut avoir foi dans la bulle. Hier pontificale, aujourd’hui néo libérale…
Nous paierons donc pour qu’un pays délinquant soit à peu près remis d’aplomb pour nous permettre d’espérer un peu de l’Eurozone afin que le dollar, et le yen, et les autres tiennent aussi longtemps que possible…
Sans doute pour rien. Car la théorie des dominos veut qu’après les fantômes de l’Islande et de la Grèce qu’on maintient aujourd’hui en survie dans la naphtaline, on trouve demain dans le même placard, quelles que soient les sommes englouties, bientôt et le Portugal, et l’Espagne, et pourquoi pas l’Italie ou quelques autres avant que le tsunami ne se propage de l’autre côté de l’Atlantique et, qu’une fois qu’il ait traversé l’Amérique, ne heurte de plein fouet le Japon et la Chine.
L’internationalisation veut que l’infection d’un organe se répande à l’ensemble du corps.
Oui, je sais combien les élites, sans même se donner la peine d’argumenter, d’un simple haussement d’épaule, rejettent le protectionnisme. Mais entre l’internationalisation des capitaux sans frontières pour des peuples souvent assignés à résidence et la défense des intérêts que les plus forts parviennent encore à protéger, se décline toute la gamme des injustices d’un système qui écrase aujourd’hui ceux qu’elle portait hier au ciel mais aussi l’évidence qu’une économie saine repose sur la production d’un travail partagé dans un espace donné, lequel n’empêche nullement l’échange des marchandises. Le protectionnisme n’est rien d’autre que la relation égalitaire d’état à état. Mais, provisoirement, aussi longtemps que le rêve européen durera, il faudra sauver le soldat Ryan.
Et pourtant L’Irlande est tombée de son nuage comme d’une grosse averse.
Telle est la leçon de l’Irlande : Misérable, il ya trente ans, admirable il y a dix ans, la voici défaite par cet autre nom de l’orgueil qu’est l’illusion de la grandeur.
Le vide crée les fantômes. Ceux-ci hanteront pour longtemps les fictions d’une économie fictive. Superbe décor que celui de l’Irlande ! Et pour l’écrivain qui s’y exile fiscalement sans honte, cette « carte et territoire » n’est que la métaphore d’une décadence dans laquelle il végète avant que ceux qui s’écrouleront demain soient condamnés, comme lui, pareils à de misérables atlantes, à porter à bout de bras un monde déchu, pour ceux qui ne veulent qu’ajouter à leur soif de richesse une dernière pépite d’or.
Tiens, Arnaud Montebourg se réveille ? Tant mieux !

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