Et si la pollution pouvait avoir un impact sur la météo de votre weekend? C’est en tous cas la thèse défendue par deux articles publiés dernièrement dans le journal Science. Il semble en effet que la concentration dans l’air de particules liées aux activités humaines ait un impact important sur la pluviométrie.
On sait depuis longtemps que les particules de pollution ont tendance à participer à la création des nuages, en favorisant la condensation de l’humidité contenue dans l’air autour de ces particules. Il a toujours été très complexe de mesurer l’impact de ce phénomène sur le climat.
Pour répondre à cette question, deux scientifiques, Antony Clarke et Vladimir Kapustin, de l’Université d’Hawaii, ont étudié plus de 1000 échantillons d’air atmosphérique prélevé dans le Pacifique, à la fois dans des régions où l’activité humaine est intense et dans des régions où l’activité humaine est moins importante.
Cette étude a confirmé que dans les régions où les activités humaines polluantes (rejets de combustion d’énergie fossile, par exemple) sont les plus importantes, les particules dans l’air sont plus présentes, et les gouttes d’eau condensée le sont également. Ils ont par ailleurs démontré que cette augmentation de concentration en gouttelettes d’eau condensée avait un impact sur le renvoi des rayons solaires vers l’espace (les nuages sont plus clairs, et la réflexion est donc plus forte), ainsi que sur la pluviométrie.
Le renvoi des rayons solaires vers l’espace pourrait il faire baisser la température sur Terre, et donc contrecarrer les effets du réchauffement climatique? Il semble que non, comme le montre cette vidéo de la NASA, qui explique le phénomène en images.
Une autre étude confirme ces résultats. Ulrich Pöschl du Max Planck Institute for Chemistry (Allemagne) et Scot Martin de l’Université d’Harvard (USA), ont montré qu’en Amazonie, à une période de l’année où les activités humaines sont quasiment nulles, le niveau de particules dans l’air était extrêmement faible par rapport à tous les autres endroits habités de la planète.
Leur étude a par ailleurs montré que la forte concentration des particules émises par les activités humaines dans l’air avait tendance à raréfier les précipitations, mais à les rendre plus fortes.
Même s’il est compliqué d’anticiper les conséquences que ces découvertes vont avoir sur le climat mondial, leurs auteurs militent pour que ces données soient prises en compte par les scientifiques qui étudient le changement climatique.
Source: Environmental Research Web