La taxe Google, une affaire d’Etat

Publié le 24 novembre 2010 par Edelit @TransacEDHEC

La taxe Google a été votée par le Sénat dans la nuit du lundi 23 novembre 2010. 1% des dépenses publicitaires  en ligne seront taxées aux annonceurs. En effet, les serveurs sont le plus souvent basés à l’étranger et complètement inaccessibles. Présenté au Sénat par Philippe Marin, il pense  rétablir la neutralité de la taxation publicitaire sur tous les segments, Internet étant le seul actuellement non taxé. Sauf qu’Internet n’est pas un vecteur de publicité ordinaire, à l’image de la radio ou de la télévision.

L’Union des annonceurs dénonce une mesure « contre-productive » : n’oublions pas que l’économie numérique est l’une des premières sources de croissance dans le contexte du marasme actuel. Taxer l’économie numérique revient donc à freiner la croissance.

Les PME ont Internet comme principal outil pour se faire connaître, et n’ont pas accès aux autres médias. Or, la France est un pays dont la croissance repose en grande partie sur les PME. Quand aux grandes entreprises, elles peuvent potentiellement supporter cette taxation supplémentaire, et ont de toute façon accès aux médias traditionnels, et pour les entreprises étrangères, ce n’est pas une incitation à s’installer. La presse étrangère critique le gouvernement français, connu pour être peu favorable à Internet depuis la loi Hadopi.

Le surnom de cette taxe a beau être la « taxe Google », il n’en demeure pas moins que Google, basé en Irlande, comme de nombreuses entreprises anglosaxonnes, n’est aucunement touché par cette mesure.

Enfin, cette nouvelle mesure de taxation est peu applicable, une entreprise peut avoir son siège dans un pays et son administration dans un autre. A priori, seules les entreprises françaises seront réellement pénalisées. Le problème de fond réside surtout dans le manque de reconnaissance de la part du gouvernement français quant à l’importance d’Internet comme facteur de croissance ainsi que face aux réalités de l’économie.

 D.R