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Karachi dans le fillon !

Publié le 25 novembre 2010 par Ruminances

rollexman.jpg« Dans la politique la stupidité n’est pas un handicap », disait Napoléon 1. Même si la chose est désespérante, elle a l’avantage de se vérifier longtemps après sa mort.

Quelle affaire ! Karachi est en train de flanquer une belle zone au sein d’une droite en état de guerre civile. Baïonnette au clair, les lames s’enfoncent dans la chair et les cris d’horreurs se perdent dans l’espace comme l’écho d’une bérézina programmée. Une affaire dans laquelle la justice, comble de démocratie, est à peine tolérée.

La dernière sortie de Mínimus à Lisbonne« amis pédophiles, à demain » –, alors qu’on l’interrogeait à propos de Karachi, n’est qu’un exemple de la panique qui règne à bord du navire amiral. Pour le reste, je suis enclin à penser que cette histoire de journalistes « pédophiles » n’est en fait qu’un accident de langage auquel Mínimus a depuis longtemps habitué son auditoire. Qu’on lui écrive les discours ou qu’il improvise en conférence de presse, l’homme n’est pas fort dans l’art de la métaphore. Ni dans l’art tout court.  Mais, reconnaissons-lui ce talent, de son handicap, il a su faire une arme.

Reste que cette affaire Karachi ne lui lâchera pas le poil de sitôt. Il a beau s’escrimer, crier au complot, s’agiter en tous sens, plus le temps passe et plus les citoyens s’interrogent sur ce qui est légitime de nommer un crime d’état. Quel que soit le degré de responsabilité des personnes impliquées dans cette magouille politico-financière, il y a bel et bien 11 familles qui souhaitent savoir ce qui s’est réellement passé, ne serait-ce que pour faire le deuil une fois pour toutes. Or, entre « secret défense » et silence coupable, montant dans le ciel politique comme des ballons d’hélium, au fil des commentaires et des articles de presse, cette affaire prend des dimension spéculatives telles que l’odeur en devient irrespirable. Classe politique et médias complices, jamais en retard d’un train, utilisent le mécanisme de l’excès pour en diminuer la portée, invoquant exagération et fantasme.

Ah, le fantasme ! Très tendance dans le milieu politique ces temps-ci l’utilisation de ce nom masculin qui, soudain, soulage et arrange tous ceux qui ont quelque chose à y gagner à ce que la vérité ne soit pas dévoilée. Si ce dont on accuse le président est un tissu de mensonges, pourquoi fait-on tout pour empêcher les juges de faire leur boulot ?…

Comme le déclare de manière lapidaire l’ancien diamantaire de l’Élysée, Valéry Giscard d’Estaing himself à propos d’une liste de rétrocommissions relatives à la vente d’armes par la France au Pakistan : « Si elle n’existait pas, on n’aurait pas besoin de la protéger. Cela n’a rien à voir avec le secret défense ». S’il le dit ! (?) Avant d’ajouter, il connait la zique le pépère : « La question qu’il faut poser, c’est : il (l’argent) revient pour qui et pour quelles raisons » ? Pour finir, il chasse le clou : « la commission, c’est pour vendre, la rétrocommission ce n’est pas pour vendre »… Difficile de trouver plus clair dans la bouche d’un politique.

Cela dit, comme toute la politique de Sarko ne repose que sur la com, rien que de la com, ce dernier a trouvé le subterfuge qu’il fallait, toujours le même, celui de l’écran de fumée.

Puisqu’en ces temps délétères, il faut de la diversion et que cela, Mínimus sait le faire beaucoup mieux qu’il n’use de la métaphore, il envoie Fillon au 24 heures du Man-show à l’Assemblée pour sa déclaration de politique générale. Même les godillots, applaudissant à « tout rompre », ne cassaient rien. Ils étaient à la peine. Quand le vin est tiré, il faut le boire, mais du beaujolpif à haute dose… Par piscines entières, comme les japonais…

Je finis avec ce commentaire de b.mode, qui, si ça continue, comme nous tous avant la fin du quinquennat,  allons nous taper une, de crise de nerfs : « Ça y est ! On nous revend du super Fillon à toutes les sauces ! Le gars qui soit disant s’émancipe de son mentor alors qu’il récite comme un perroquet un discours appris à l’Élysée. Le ton se veut véhément, mais la réalité des mots est affligeante. Et les standing ovations des députés godillots UMP ont quelque chose de pathétique… Et Calvi – C dans l’air sur la 5 – de nous faire immédiatement une émission à la gloire de double F ! Plus laquais, tu t’appelles Nay ou Elkabbach… »

Karachi dans le Fillon !

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