Magazine Société

Nuisances

Publié le 25 novembre 2010 par Toulouseweb
NuisancesLa défense de l’environnement est devenue une solide réalité.
D’un côté, les discours, les séminaires, les études, les débats, la récupération politique. De l’autre, les inquiétudes des compagnies aériennes, la nervosité des riverains d’aéroport et de multiples incompréhensions. Sans parler des idées reçues, en oubliant que l’aviation commerciale est tout au plus responsable de 2 ŕ 3% des émissions de CO2 nées d’activités humaines, que les motoristes accumulent tranquillement des progrčs techniques considérables en matičre d’émissions mais aussi de bruit.
Les échanges d’informations tous azimuts, apaisés par rapport ŕ ce qu’ils furent précédemment, sont néanmoins mal maîtrisés par les politiques. Et, en cette matičre, la France ne fait pas exception comme l’a Ťprouvéť ŕ son corps défendant l’ancien ministre Jean-Louis Borloo. Drapé dans sa dignité de grand prętre de l’écologie gouvernementale, il affectait de ne pas aimer les transports aériens, jugés responsables de tous les maux environnementaux, ou presque. Une attitude simpliste.
Une telle attitude conduit toujours ŕ la męme conclusion, ŕ savoir que les pollueurs doivent ętre les payeurs. On l’a constaté, on le constatera encore, alors qu’aucune taxe, quelle que soit son appellation, n’a jamais tué dans l’œuf le moindre décibel ou le plus petit nuage de CO2. Lors de l’instauration de la Ťtaxe Chiracť (oui, elle existe toujours), on avait d’ailleurs assisté ŕ un magnifique discours de sourds, parfaitement inutile.
Ce n’est pas l’instauration de nouvelles taxes qui conduira CFM International, Pratt & Whitney et Rolls-Royce ŕ accélérer la mise au point de propulseur de nouvelle génération. Leurs ingénieurs y travaillent de toute maničre avec acharnement, tout comme, notamment, les aérodynamiciens. De l’Onera ŕ la NASA, tous regardent dans la męme direction.
Dans la vraie vie, la réalité est nettement plus nuancée. En témoigne, dernier exemple en date, au demeurant pas bien méchant, le cas de Toulouse-Blagnac. Un aéroport régional important qui, comme d’autres, souffre d’ętre situé trop prčs du centre ville et provoque des nuisances qui sont dénoncées plus fermement que dans le passé. C’est, d’une certaine maničre, un cas exemplaire, sachant que l’hypothčse de l’instauration d’un couvre-feu doit raisonnablement ętre écartée.
Les échanges de vues au sein de la commission consultative de l’environnement du Grand Toulouse, dans cet esprit, sont instructifs. Ils ont montré qu’il est quasiment impossible de résister ŕ la tentation de la taxation, pardon Ťde mesures financičres incitativesť. Elles sont en place depuis le printemps, ŕ savoir une majoration de 50% des redevances d’atterrissage entre 22 heures et 6 heures.
Les élus toulousains, comme le rappelle un communiqué du RDSE (groupe des radicaux de gauche et apparentés, présidé par Bernard Keller, ont heureusement reconnu que la fermeture nocturne de Blagnac aurait de sévčres conséquences négatives. Ainsi, le courrier et fret express ŕ Ť J + 1 ť en Haute-Garonne et autres départements d’un côté, vers la région parisienne, de l’autre, ne seraient plus assurés. De plus, les vols retardés devraient ętre dirigés vers des pistes plus accueillantes, avec tous les problčmes difficiles nés d’une telle contrainte. C’est lŕ la vraie vie du transport aérien, clef de voűte de l’économie, bien loin des taxes de tous ordres
Dans le męme temps, on notera qu’il est maintenant acquis que la piste toute proche de Francazal ne sera pas fermée et offerte aux appétits immobiliers, d’autant plus aiguisés dans la région que la population du Grand Toulouse croît ŕ un rythme soutenu. La plate-forme historique, qui succéda en son temps ŕ Montaudran, devrait connaître une nouvelle vie dans l’aviation dite générale. Les riverains, bien sűr, exprimeront leur mécontentement…
Pourquoi avoir choisi l’exemple de Toulouse, plutôt qu’un autre ? Parce que la Ville rose est la capitale aéronautique de l’Europe et, ŕ ce titre, occupe une position unique. Aussi ces discussions pusillanimes ne devraient-elles s’envoler et disparaître aussi vite qu’elles ont débarqué. Ce n’est pas tout ŕ fait le cas.
Pierre Sparaco - AeroMorning

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Toulouseweb 7297 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazine