Il est souvent fait état dans les médias de personnes qui se plaignent du regard de l'autre par rapport à une “anomalie physique ou autre” et c'est principalement les parents qui disent noter le regard malsain de l'autre sur leurs progénitures.
Pour lever un tabou je vous livre mon expérience personnelle. En 1959 en jouant au cow boys et au voleurs, c'était les jeux de l'époque, j'ai eu un œil crevé avec une fléchette, la pupille tombant sur mes souliers,( la médecine étant ce qu'elle était à cette époque l'œil a été recousu avec les pratiques en vigueur mon œil ressemblait à une masse globuleuse plus grosse que l'autre œil et au cours de ma croissance la cavité oculaire a progressé au même rythme que l'œil et encore aujourd'hui j'ai un œil plus gros que l'autre) mes parents ont longtemps conservé ce soulier pourquoi? car je n'ai jamais été stigmatisé par ceux ci, j' étais considéré un enfant comme les autres.Cet accident de la vie ayant l'âge de 4 ans les autres enfants de l'école ainsi que leurs parents ont considérés que somme toute c'était un accident comme il peut en arriver à chacun.
Lorsque mes parents ont déménagés, j'avais 8 ans,le maître d'école m'a présenté aux autres enfants en leurs expliquant ce qui m'était arrivée et, en à profiter pour faire de la pédagogie sur les jeux dangereux. Lors de mon entrée en sixième, à l'époque interne du lundi matin à 8 heures jusqu'au samedi à 12 heures, n'ayant pas été complexé par mes parents, je me suis moi même ouvert aux autres en plaisantant régulièrement sur mon “handicap” et je n'ai jamais eu de problème durant mes six années d'internat. Bien au contraire j'en profité quelque peu puisque j'ai eu droit à un bizutage léger, lorsque je ne voulais pas aller en sport le prétexte d'un mal de tête n'a jamais été contesté, quand je me suis cassé un bras un élève prenait les cours au carbone à ma place et la viande au réfectoire m'a toujours été coupée par mes camarades. Je n'étais pas un élève modèle et des punitions sont tombées comme pour les autres, plusieurs fois j'ai été collé et ne suis pas rentrer le week end. Je garde un très bon souvenir de mon internat.
Je fait une parenthèse sur l'internat qui ne se pratique plus beaucoup de nos jours: c'est le rapport de l'un vis à vis de l'autre, le respect, l'apprentissage de la vie avec ses joies et ses déboires, l'avantage de ne pas avoir toute la journée les parents sur le dos avec leurs idées figées, et ainsi apprendre à connaître le monde tel qu'il est et ne pas se morfondre dans un monde réglé sans se rendre compte de la réalité de la vie et de dureté de la celle ci.
A l'age adulte ma croissance terminée cet œil globuleux a été remplacer par une prothèse bien réussie, mais la différence de taille subsiste. Cet “handicap” esthétique ne m'a aucunement causé des difficultés pour trouver un emploi. Et que de blagues ai je faîtes avec cette prothèse, je vous en livre une parmi d'autres; au comptoir d'un bistrot la jolie serveuse dit aimerait avoir les yeux de la même couleur que les miens, je lui réponds que je peut lui en fournir puisque j'en ai de rechange, elle ne me croît pas et me met au défi, ni une ni deux je sors rapidement la prothèse de l'orbite et lui met sous le nez, si vous aviez entendu le cri et vu le bond en arrière dans les rayonnages de bouteilles, vous auriez fait comme tous les clients vous auriez éclater de rire, plusieurs bouteilles ont été victimes du bond en arrière mais tout c'est passé dans la bonne humeur et sans aucune rancœur bien au contraire.
Lorsque je suis dans une salle d'attente et qu'un enfant me regarde fixement, bien souvent les parents le gronde, je dit à cet enfant que mon œil est comme parce que je me suis crevé et lui raconte la vérité alors les parents gênés au départ se détendent et une discussion s'engage. Quand un adulte me fixe j'appuie mon regard et ce n'est jamais qui soit dans l'embarras et qui rougit.
On est tel que l'on est que ce soit par accident ou de naissance il n'y a aucune raison de se mettre en retrait, au contraire notre différence fait de nous une personne particulière.Je pense que les parents qui se plaignent du regard des autres sont dans l'erreur totale car ce sont eux qui portent un regard différent sur leurs enfants et automatiquement ils amènent les personnes à porter ce même regard sur leurs enfants et de ce fait stigmatise ceux ci et les empêcher de vivre normalement.
Et les “pas comme les autres” doivent aussi se prendre en charge et ne pas se pénaliser en se considérant comme un rebut de la société et devenir acariâtre, ( j'ai voulut aidé un aveugle à traverser la rue et me suis fait rembarré vertement sous prétexte qu'il était indépendant) cela ne facilite pas la communication avec les autres.
Il me semble que si chacun s'acceptait comme il est, il n'y aurait aucun problème et ce n'est pas les autres qui sont en cause mais nous même et cela nécessite peut être une prise en charge psychologique. Lorsque l'on est naturel et que l'on s'accepte tel que l'on est, les autres ne voient plus que notre grandeur d'âme. titi280955.unblog.fr