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To be or not to be a curator ?

Publié le 27 novembre 2010 par Arnaud Briand

Brian Solis en parle dans son livre « Engage », en évoquant le compte Twitter de Google. Ce compte poursuit depuis sa création une stratégie de curation, avec 304 abonnements et 2,6 millions d’abonnés.

Le compte Twitter de Google

Voici comment Brian Solis en parle :

I recommend that companies use this (cf. curation) for information collected from customers and influencers, as well in order to truly curate the best, most helpful content from around the Web while building good will in the process.

Curator, un mot valise, un buzzword ?

Lorsque je pris connaissance de ce concept via la pyramide d’engagement d’Altimeter, j’avais des difficultés à cerner le périmètre du concept et de son champ d’application. Quelle traduction lui donner ? Encore un néologisme ? Et, comme le sous-entend Techcrunch, la curation risque d’être le prochain buzzword du moment. Je pense toutefois qu’il ne détrônera pas son confrère de l’e-réputation.

La pyramide d'engagement
La pyramide de la marque engagée, Altimeter

La curation représente-t-elle le chant du cygne de l’agrégation ? C’est ce que j’essaye en ce moment de faire comprendre à un de mes clients. Je ne crois plus à l’agrégation, à cette simple accumulation des informations, d’autant que l’époque qui s’annonce, que Brian Solis nomme brillamment l’égosystème, risque de transformer le Web en un gigantesque charivari. L’infobésité ambiante ainsi que le flux et reflux des conversations créent un bruit que les machines ne peuvent pas gérer.

Curator = courtier en information = maven

Alors que mon client évoquait la nécessité d’agréger du contenu tiers afin d’actualiser ses pages et d’améliorer son référencement, j’ose croire que l’enjeu à venir n’est plus dans la collecte mais dans le choix. Qui suivre ? Qui filtrer ? Le curator me semble être un courtier en information, c’est-à-dire un maven qui partage ses informations et son savoir. Dans une économie de l’attention et du bouche-à-oreille, le curator négocie et filtre ce qu’il perçoit comme « le meilleur » afin de le partager.

En anglais, le curator est un conservateur de musée. En tant que responsable des collections, il doit les préserver, les enrichir mais aussi les valoriser et les faire partager au public. Il est en quelque sorte le dépositaire d’un patrimoine. Sur le Web, c’est pareil. Il semble que la curation permet de faire abstraction du bruit pour ne filtrer que le meilleur. La curation est un moteur de recommandation. Appliqué au monde du Search, je me risquerais à évoquer le passage d’un référencement contrôlé par des professionnels (agences, annonceurs, etc.) à un référencement de recommandation, basé sur une distribution des contenus qui n’est plus algorithmique mais humaine.

Le curator filtre et in fine aide

Au même titre que le Community Manager, le curator doit pouvoir aider sa communauté. Toutefois, contrairement au Community Management, la curation me semble être une différenciation d’usage, un positionnement en quelque sorte (cf. compte Twitter de Google). Et, le lien social entre le curator et ses « followers » ne sera jamais aussi fort que le lien entre un Community Manager et sa communauté.

Forrester's Social Technographics Ladder

Selon Forrester, il y avait les créateurs, les conversationalistes, les critiques, les collecteurs, les réseauteux (et non les réseauteurs), les spectateurs et les inactifs. Nous y sommes donc ! Le curator est le prochain animal du marché, la nouvelle prestation des agences, après le rédacteur Web. Le curator confirme-t-il la nécessité pour les organisations d’injecter de l’humain dans leurs relations avec leur écosytème ?


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