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Les loterie-vidéos et jeu en ligne peuvent créer la dépendance

Publié le 27 novembre 2010 par Alain Dubois

Elisabeth Papineau, INSPQEn ouvrant un site de jeu en ligne et en octroyant de nouveaux permis d'exploitation d'appareils de loterie vidéo, Loto-Québec mise sur les deux formes de jeu les plus susceptibles de créer la dépendance.

C'est ce qu'a rappelé mardi Élisabeth Papineau, chercheuse à l'Institut national de santé publique du Québec (INSPQ), lors des Journées annuelles de santé publique, qui se tiennent au Centre des congrès de Québec.

De tous les appels reçus au service téléphonique d'information Jeu: aide et référence, 67 % concernent les appareils de loterie vidéo et 10 % les jeux en ligne. D'ailleurs, presque un joueur de loterie vidéo sur cinq éprouve des problèmes de jeu excessif. Cela fait tout de même 52 000 Québécois. Dans le cas des jeux de hasard dans Internet, c'est une personne sur neuf qui devient dépendante. Et les dépenses de ces joueurs sont environ sept fois plus élevées que celles des joueurs hors ligne.

Parmi les raisons qui expliquent cet engouement pour la loterie vidéo et le jeu en ligne, notons la très grande accessibilité des machines, les facilités de paiement, l'impression d'avoir accès à de grosses cagnottes, la disponibilité d'alcool et la promotion intensive. Le renforcement auditif et visuel incite également les participants à jouer plus longtemps et à miser davantage.

«Au sens de la santé publique, ce sont des données suffisantes pour dire qu'il y a une nécessité de précaution dans la commercialisation de ces types particuliers de jeux», n'hésite pas à dire Mme Papineau.

Or, celle-ci constate que le portail dévoilé la semaine dernière par Loto-Québec, qui sera en service le 1er décembre, ne fait «ni pire ni mieux» que les sites Web du même genre, illégaux ou pas. Si le joueur peut s'auto-exclure ou s'imposer des limites de temps et d'argent à dépenser, le maximum des pertes est tout de même fixé à 10 000 $ par semaine. Le site laisse également «miroiter le désir de s'enrichir, d'accéder au sommet en matière de poker» et de gagner plus d'argent qu'ailleurs, note la chercheuse, ce qui peut susciter des vocations malheureuses.

Mme Papineau fait remarquer que d'autres pays ayant investi le lucratif marché des jeux en ligne ont limité davantage leur offre. Ainsi en est-il de la Finlande, par exemple, qui a décidé de fermer son cyber casino pendant la nuit et de limiter à 100 euros (136 $CAN) par jour les mises sur plusieurs produits.

Texte originalement publié chez : Radio Ville-Marie


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