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Etat chronique de poésie 1061

Publié le 28 novembre 2010 par Xavierlaine081

1061 

Si cruelle attente 

Déchirure suprême 

Si dur est cœur qui se déprend 

De ce qu’il adulait hier 

Si borgne le regard 

De qui aimât 

Et s’en détourne 

Tu regardes 

Atterré 

Les ruines de ce qui fut

Jouets d’un destin 

Funeste

Ce qui existe un jour 

En fumée disparaît 

Toujours 

Pupilles ouvertes sur la marge de ce temps 

Tu vois venir tendres corolles 

Colchiques fragiles sous l’or des feuilles perdues

A la beauté tu n’oses opposer 

Ce désert du sens 

Derrière les hordes aveugles 

Ermite solitaire 

L’hiver te rapproche de l’ultime porte 

Ouverte sur les pleurs et les indignes misères 

Poète 

Que serait ton pas 

S’il ne se mêlait à la foule 

Lisant aux traits tirés

La mémoire et l’exil 

Ce qui est de ces jours envolés 

Doux souvenirs aux pages amoncelés 

Est mains ouvertes à l’accueil du désir 

Chaque heure défie l’horloge 

Tu lis dans le tourbillon noir 

D’un café de circonstance 

L’avenir qui se rétrécit 

A chaque aube passée 

*

De si loin me vient ton chant 

O Esseulée 

Ta rive à la mienne semblable 

Et la mer qui nous sépare 

Paroles mêlées 

En gouttes de rosée 

Puits et source 

Où abreuver notre soif 

Tant attendue en ma tour solitaire 

Je te vois chevaucher l’orée de ce désert 

Te voici déposant ton obole d’air pur 

Je suis là 

Vigie d’un temps éperdu 

Mots dans la besace 

Semant au sillon de l’aurore 

Manosque, 28 octobre 2010

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