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Rétro pilote : Arnold et Willy (1978)

Publié le 28 novembre 2010 par Speedu
Papa nous voilà ! / Movin’ in
Diffusion vo : ABC – 3 novembre 1978
1ère diffusion française : TF1 – 3 octobre 1982
Série culte multi-rediffusée, que vaut le pilote de cette série culte multi-rediffusé qui voit l’arrivée de Arnold et Willy chez Monsieur Drumond ?
Rétro pilote : Arnold et Willy (1978) Rétro pilote : Arnold et Willy (1978) Rétro pilote : Arnold et Willy (1978)
Qui ne connait pas Arnold et Willy ? C’est difficile tant la série fut multi diffusée. A moins d’avoir moins de 10 ans et ne pas connaitre AB1, difficile de ne pas avoir vu au moins un bout d’épisode. Son générique est culte, son personnage principal possède l’une des répliques les plus cultes de la télévisions « mais qu’est ce que tu me racontes là ? ») et le destin fut tragique pour ses jeunes acteurs, Dana Plato finissant dans la porno, la drogue et une overdose, Todd Bridges ayant de graves démélés avec la justice et Gary Coleman sombrant dans la déchéance entre un boulot comme gardien de parking, ses déboires conjuguaux et enfin sa mort ultra médiatisée il y a 6 mois de cela. Tout ça pour dire que tout le monde a forcément entendu parlé de la série. Mais qui peut se targuer d’avoir vu le pilote de cette sitcom ? A vrai dire, je n’en avais aucun souvenir jusqu’à ce que je le vois lors d’un mini marathon hommage à Gary Coleman sur AB1 que je viens seulement de voir alors qu’il fut diffusé début juin ^^ (et encore, c’est parce que je devais faire de la place sur le disque dur de ma neufbox).
Et wouah, que c’est mauvais quand même. La restauration offre une bonne image donc cela passe dans la forme surtout que cela ne fait pas trop daté malgré ses 32 ans au compteur. Les vêtements par exemple, passent assez bien. C’est vieux mais bon, cela parait moins kitch que les tenues des années 80 ou du début des années 90. Niveau décors, la série respecte les codes du genre: entrée à droite, cuisine ouverte sur le salon à gauche, salon au centre, escaliers vers les chambres au fond. Aucune différence avec la majorité des décors de sitcoms, même niveau mobilier où on retrouve tous les classiques du genre mais avec une touche plus luxueuse que dans Mariés deux enfants ou la vie de famille par exemple (qui inverse la position de la porte d’entrée et de la cuisine). Bref, c’est de l’archi classique de la sitcom familliale coté forme.
C’est du coté du fond que cela coince bien plus. Ce pilote est archi classique. Chaque personnage est exposé chacun son tour et respecte les canons du genre. On retrouve d’ailleurs une dynamique similaire dans une nounou d’enfer par exemple : propriétaire du lieu bourge, fille transparente, majordome / personnage à tout faire sarcastique, introduction dans l’univers d’un pauvre sympa, etc … Mais bon, cela n’est pas trop handicapant, surtout que remis dans le contexte, cela pouvait paraitre original come composition des personnages, surtout avec l’introduction de la mixité de peau mais j’y reviendrais plus tard.
Le vrai problème vient que tout l’épisode se tartine le thème en fond sonore. Il est très bien mais l’entendre 23 minutes sur 25, c’est abusé. Alors j’ignore si c’est un phénomène propre à la vf ou si la vo en surabuse elle aussi mais le résultat est que c’est très très chiant. L’autre problème est que l’épisode aligne les one liners. Chaque personnage sort une réplique qui fait rire, temps d’arrêt, réplique de l’autre personnage avec une phrase qui doit faire rire. Cela donne un coté très peu naturel à l’ensemble qui apparait en plus haché en raison des temps mort entre chaque réplique pour laisser le temps au public de rire. Le trait fut bien trop forcé sur ce pilote de ce coté-là et heureusement, cela s’arrange dans les épisodes ultérieurs où les dialogues sont très bons, très naturels et très drôles. Mais sur ce pilote, c’est tout simplement indigeste et mauvais. Même si les répliques peuvent être drôles, elles sont trop rpésentes, trop réécrites et surtout trop prévisibles. Au bout de même pas 5 minutes, quand on a remarqué ce phénomène, on anticipe toutes les contre répliques lors des temps morts. C’est un mauvais signe.
Heureusement, l’histoire est bonne. L’introduction de la situation est assez vite expédiée mais plutôt pas mal. Arnodl et Willy viennent du ghetto, sont noirs, vivent dans la pauvreté et le « sale » et se retrouve dans un univers propret, riche et surtout blanc. Arnold est jeune et est ébloui par tout cela mais WIlly est ado et sait que la vie est dure et ne fait pas de cadeau et se méfie donc de la générosité de Monsieur Drummond qu’il considère comme trop louche. Et pour une sitcom, cette profondeur est surprenante, encore plus remis dans le contexte de l’époque où la profondeur de réflexion était quasi inexistante dans les séries et où la question blanc/noir était souvent esquivée, voire inexistante. Là, la série prend à bras le corps le problème et ne s’en détourne pas. Cela sera d’ailleurs une marque de fabrique de la série qui n’hésitera pas à aller très loin dans des sujets qui n’étaient absolument pas envisageable dans une sitcom à l’époque.
Coté interprétation, le casting est très bien choisi et tous les personnages apportent vraiment un capital sympathie énorme. Ils sont également bien écrits, ce qui aide également. Et la version française n’estp as en reste, s’avèrant elle aussi de très bonne qualité niveau jeu des comédiens et même adaptation (hormis l’étrange remplacement du prénom Kimberly par Virginia). Le seul défaut est que le son est du vieux mono et donc parait parfois très étouffé malgré la restauration.
Bref,

Arnold et Willy n’est pas gaté par son pilote absolument pas représentatif de la qualité de la série. Le problème essentiel vient de l’enchainement de one liners qui fait perdre tout naturel aux dialogues. C’est dommage parce que le fond est déjà là et offre à la série sa profondeur et son traitement de tous les sujets qui pouvaient être tabous à l’époque. Une série à découvrir ou à redécouvrir impérativement !

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