Les jardins ferment
Déjà les droits sentiers s’effacent dans le soir •
La bruine fraîche ternit les étangs •
Et sur les Apollons et Dianes contents
Vont se poser des voiles de brouillard •
Feuilles grises qui vont tournoyant aux fossés.
Les dahlias • les giroflées • les roses
Embaumant les airs dans un orchestre forcé
Bientôt sur les mousses tendres reposent.
Et les chaudes lunes par le portail s’envolent.
De ton espoir as-tu reçu un don ?
Te confieras-tu toujours à ses paroles •
Pèlerin • la main non loin du bâton ?
***
Die gärten schliessen
Frühe nacht verwirrt die ebnen bahnen -
Kalte traufe trübt die weiher •
Glückliche Apolle und Dianen
Hellen sich in nebelschleier.
Graue blätter wirbeln nach den gruften.
Dahlien levkojen rosen
In erzwungenem orchester duften •
Wollen schlaf bei weichen moosen.
Heisse monde flohen aus der pforte.
Ward dein hoffen deine habe?
Baust du immer noch auf ihre worte
Pilger mit der hand am stabe?
(Stefan George)