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Le décalage inévitable du conjoint accompagnateur en expatriation.

Publié le 28 novembre 2010 par Veroniquemp

Le décalage inévitable du conjoint accompagnateur en expatriation.

Sources : Photo libre de droit

Ce matin, nous avons reçu un appel téléphonique d’un couple d’amis français rencontré lors de notre séjour en Norvège (1999-2002). Ils l’ont quitté peu de temps avant nous pour retourner en France. Bien qu’il ne soit pas toujours facile de conserver des amitiés lorsque l’on est expatrié (ce sera l’objet d’un autre billet), nous avons su et pu garder le contact avec A. et B. Ce matin, ils nous ont annoncé leur récente installation en Jordanie après 10 ans en France. B., conjointe accompagnatrice de A., et moi avons évoqué les joies et les difficultés d’un tel changement de vie. De cette discussion, il émerge un mot clef qui résume assez bien la situation du conjoint accompagnateur lors de son arrivée dans un nouveau pays. Il s’agit du mot : DECALAGE.
 Le décalage peut prendre plusieurs formes :
  • le décalage social : lorsque l’on suit son conjoint en expatriation, on abandonne souvent un métier, un emploi, bref un projet professionnel qui jouait un rôle clef dans notre identité et donc dans notre statut social. D’un coup, tout cela disparaît. 
  • le décalage relationnel au sein du couple expatrié : du décalage social nait aussi très souvent un décalage par rapport à son conjoint. Au conjoint expat revient l’emploi du temps professionnel surbooké alors que le conjoint accompagnateur est souvent cantonné, du moins au tout début, aux tâches privées d’ordres domestiques, administratives et logistiques que certains et certaines d’entre nous peuvent trouver moins valorisantes. Ce déséquilibre professionnel (parfois temporaire, parfois sur la longue durée) peut avoir un impact direct sur les relations au sein du couple et donc sur l’ambiance familiale. 
  • le décalage culturel : où que vous alliez, il se profilera tôt ou tard à l’horizon. Les différences culturelles sont inévitables et peuvent rendre plus difficile un séjour à l’étranger. Lors de mon départ pour les US, je m’étais dit que cette expatriation serait plus facile que les précédentes car je parlais déjà la langue mais aussi parce que je pensais que les américains et les européens n’étaient pas si différents que cela. Grosse erreur de jugement de ma part !
  • le décalage économique : soyons honnêtes, l’expatriation permet la plupart du temps d’avoir des revenus personnels beaucoup plus élevés que lorsqu’on vit en France. Du coup, le décalage économique peut être important, surtout si l’on part vivre dans un pays en voie de développement. Il est parfois difficile de se faire à l’idée que l’on est « riche » aux yeux des locaux alors que l’on sait soi-même d’où l’on vient et ce que cela a impliqué pour y arriver. Par exemple, à Sri Lanka, j’ai eu la chance d’avoir du personnel de maison mais j’ai eu aussi beaucoup de mal à l’assumer au début car cela ne collait à l’image de femme dynamique et autonome que j’avais de moi-même et aussi à mon modèle familial. Il m’a fallu un certain temps pour accepter la situation. 

Et vous, avez-vous vécu des décalages que je n’aurais pas mentionnés ? Partageons nos expériences pour mieux vivre notre expatriation.
Vous aimerez aussi sans doute lire les billets suivants : - « Serial » expat et adaptation- Allô la Terre ? J’habite sur Mars !- Apprendre la langue de son pays d’accueil.

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