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Pourquoi

Publié le 28 novembre 2010 par Jujusete

On me demande pourquoi je voyage, ce que je fiche à l'étranger. Que la question vienne de couchsurfeurs, d'amis ou du web, je pense que ma vision de l'expatriation a changé.

Je partais en volontariat Francophone dans le but de découvrir ce qu'il se passait de l'autre côté de la planète, comment y vivaient les gens au quotidien, comment on y travaillait aussi et j'attendais de découvrir mon métier de journaliste sous un autre angle. Améliorer mon CV aussi, il ne faut pas se voiler la face. Direction le Laos, donc, Vientiane la capitale où je travaillais et Ban Tongpathong, où je vivais.

J'avais choisi de vivre dans un environnement laotien, loin des expatriés, avec l'envie d'apprendre la langue et de me fondre dans la vie locale. Ecouter, apprendre, interroger, mimer, sourire, les pieds dans la boue, le nez au marché, l'appareil photo à la main, le vélo qu'on apprend à réparer toute seule, les fruits dans le panier, la pluie jamais bien loin, le temple pour méditer... Je voulais tout voir, tout entendre, tout absorber. Je voulais les rencontrer et c'est moi que j'ai finalement trouvé.

L'objectif de départ, coopérer, aider l'équipe d'un journal, corriger, relire, et surtout les former à devenir des vrais journalistes et pas simplement des personnes qui écrivent en français, a été, je l'espère, atteint. Mais comme il me parait petit et ridicule aujourd'hui !

Je partais sans trop savoir ce que j'allais trouver en Asie du Sud Est et c'est finalement moi que j'ai découvert là bas. Juste Julie Gommes, ce que je suis, ce que j'ai envie d'être, une manière de vivre en totale harmonie avec mes idéaux et ce petit monde qui nous entoure.

En apprenant une langue, j'ai découvert une culture. En allant à ces mariages, ces fêtes, en suivant ces cérémonies que je ne comprenais pas trop au début, j'ai appris à les partager avec d'autres en textes ou en photos. En élevant un cochon, en faisant mon compost et en expliquant pourquoi c'est important pour moi, j'ai réussi à mettre des mots sur des sentiments et des idéaux que je portais. J'ai réussi à les faire partager à des locaux à 10 000 lieues de tout ça.

En voyageant, j'ai appris la débrouillardise, face aux problèmes, j'ai adopté le sourire laotien à toute épreuve. Sur les routes, je me suis découverte, l'esprit ouvert, alors que jusqu'ici, je me plaçais toujours dans des positions de rejet, de refus, de contre-pouvoir.

Ceux qui ne sont jamais allé en Asie du Sud-Est ne peuvent pas comprendre ce qu'est la gentillesse des gens. La porte ouverte constamment, l'amitié si facile à lier. Elle est là, toute la richesse du monde : L'humain ! Celui avec deux bras, une tête, deux jambes, comme nous, mais avec des coutumes, une histoire ou une couleur de peau différente. Je ne le savais pas encore mais je vivais de manière décroissante, le plus naturellement du monde. Là bas, pas question de miser sur la consommation quand manger est un combat. Les gens y sont donc simples et préoccupés par l'humain plus que par le paraître.

Que de vies atypiques ! Etant engagée dans des associations d'aide aux démunis et étrangers, avant mon départ, je n'arrivais pas à comprendre pourquoi j'avais envie de les aider.

Je  vis en Egypte où la situation est totalement différente. Je pense que je n'aurais pas réussi à m'intégrer ou que je n'aurais pas supporté la vie au Moyen-Orient si j'avais vécu ma première expatriation ici, comme beaucoup de nanas qui font le choix de vivre entre expatrié(e)s et quittent l'Egypte dégoûtées d'être blanche avec des cheveux, donc belles.

Forte de mon expérience de volontaire de la francophonie, j'ai su m'imposer, j'ai su m'adapter, j'ai aussi adapté la douceur de vie laotienne à mon quotidien... et ça aide beaucoup. Bon, des fois, il y a quand même des limites quand on vit sur une terre de frustrations.

J'ai appris au Laos que je pouvais lier mon expérience et mes compétences avec mes idéaux en les faisant partager aux autres, c'est aujourd'hui un de mes buts d'expatriée, plus que l'amélioration du CV ou la découverte pure. Après l'observation, l'action. C'est finalement cela que j'aime, pouvoir apporter mon gravillon à l'édifice.


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