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Wikileaks : « une fissure anale » selon François Baroin

Publié le 29 novembre 2010 par Bravepatrie

Le benjamin du gouvernement Juppé a assuré les Etats-Unis de l’entière solidarité de la France suite à la publication d’une première série de câbles diplomatiques par le site internet Wikileaks. La France est attentive à cette « menace contre l’autorité et la souveraineté démocratiques » et soutiendra jusqu’au bout « mon Négro Barack O », a précisé François Baroin.

Il est un passage obligé dans les films de kung-fu : celui où l’élève dépasse le maître. C’est ce à quoi les auditeurs d’Europe 1 ont pu assister ce matin, quand le ministre du Budget et porte-parole du gouvernement, François The Flow Baroin, a donné à son ancien patron Jean-Pierre Elkabbach une magistrale leçon de Realdialectik.
Les traits tirés mais totalement serein, M. Baroin a sobrement évoqué le sujet Wikileaks [1] entre un bilan de santé absolument resplendissant de l’économie française et la candidature naturelle de notre Lider Pequeño en 2012 : « La seule fuite que je vois, c’est une fissure anale ».

« La politique internationale, c’est comme un abattoir. Tout ce que les citoyens ont besoin de savoir, c’est que ça fonctionne. »">

« La politique internationale, c’est comme un abattoir. Tout ce que les citoyens ont besoin de savoir, c’est que ça fonctionne. »

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« La politique internationale, c’est comme un abattoir. Tout ce que les citoyens ont besoin de savoir, c’est que ça fonctionne. »

Lui-même ancien journaliste du groupe Lagardère, François Baroin connaît la valeur de l’information et sait bien que la raison d’Etat a ses raisons que la raison ne connaît pas.
« J’ai toujours pensé qu’une société transparente c’était une société totalitaire, » a-t-il déclaré, avant d’ajouter « l’opacité, c’est la démocratie. L’ignorance, c’est la force. »
La sacro-sainte transparence (ou glasnost), on s’en souvient, était en effet l’une des caractéristiques majeures de l’Union Soviétique avant son effondrement — un système que l’on pourrait difficilement qualifier de démocratique en gardant son sérieux.
« Les Français ont-ils besoin de savoir jusqu’où nous sommes prêts à aller dans notre coopération avec l’OTAN ? » a ajouté, M. Baroin. « Je ne le crois pas. Sans une solide formation en relations internationales, de toute façon, il est difficile d’interpréter exactement les mots "susceptible et autoritaire". Je vais vous dire : pour le Harlem Globe Trotter, là, l’enculé de négro bouffeur de maïs, et bien ce sont des compliments. Mais pour comprendre ça il faut bien connaître le gangsta rap. »

Interrogé par M. Elkabbach sur le comportement que le gouvernement adopterait face à un Wikifuites à la française, qui par exemple pourrait publier « tous les secrets d’Etat français, y compris les secret-défense qu’on essaie de révéler, là [2] », M. Baroin a réaffirmé que la France serait « intraitable » et entamerait des poursuites.
Une belle détermination dans la dignité, qui rappelle à qui de droit — journalistes, députés, juges, Nicolas Voisin — qu’on ne bafoue pas impunément le droit à l’information démocratique et à la justice dans notre pays, et que rien ni personne ne pouvait s’opposer au bonheur innocent du peuple français.
« C’est dans l’Allégorie de la Caverne », a conclu M. Baroin. « Mais si vous voulez de la transparence "démocratique", je dois vous avouer que j’ai toujours trouvé ça très chiant et que j’ai jamais dépassé la page deux » [rires].

P.-S.

Toute la classe politique ne se plaint pas de la publication de ces câbles diplomatiques. Hervé Morin, par exemple, a eu l’immense bonheur d’y trouver un justificatif d’activité qui lui permettra enfin de prétendre aux Assedic.

Notes

[1] De 6m17s à 7m55s.

[2] La douleur des familles des victimes de Karachi et les trucs comme ça apprécieront que M. Elkabbach tente de dédramatiser cette pénible affaire par l’adjonction délicate du «  ».


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