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sur le précariat

Publié le 29 novembre 2010 par Despasperdus

Toute question relative à la précarité et à l'exclusion nous concerne particulièrement, probablement parce que nous avons vécu les joies de pointer à l'ANPE puis d'enchainer des CDD allant d'une demie journée à 6 mois et ce, des années...

On se souvient qu'à l'époque, la précarité et l'exclusion étaient pour nos camarades "socialistes" des notions relativement abstraites, un état forcément passager... Même la base du PS n'avait pas conscience que la précarité pouvait être durable et frapper les diplômés... L'actuel directeur du FMI, dans un livre, laissait d'ailleurs entendre que les chômeurs, les travailleurs précaires et autres citoyens "exclus" devaient être volontairement délaissés par le PS...

Aussi, pour toutes ces raisons, nous signalons le billet Le populo et le populaire relatif au précariat.

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Dans sa note, JL Mélenchon revient notamment sur l'évolution du PS et son mépris du peuple, sur l'émergence des classes moyennes et de l'individualisme, sur l'abandon du sens collectif et de la lutte des classes par le PS, et enfin sur l'émergence au cœur du système social du précariat :

«Le précariat est une catégorie transversale. Il relie et parfois dissout en son sein toutes les catégories du salariat. Il implique aussi bien les ouvriers que les cadres supérieurs. Il fédère par les caractéristiques de mode de vie qu’il confère. La précarité n’est certainement pas un fait nouveau.»

Il cite quelques chiffres édifiants :

«On peut mettre des chiffres de population en face de cette réalité sociale. Huit millions de personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté y figurent à coup sur. Et parmi elles quatre millions de travailleurs. Soient 13,4 % de la population active du pays. Il est important cependant de ne pas confondre précarité et grande pauvreté même si la précarité l’inclut. 23 % des emplois sont précaires, toutes catégories confondues de contrats : CDD, intérim, contrats aidés etc. Il y a ainsi 2,1 millions de salariés en CDD. Un nombre en hausse d’un tiers entre 2002 et 2008. Il y a 550 000 intérimaires : encore une hausse d’un tiers entre 2002 et 2008. La moitié des salariés de moins de 25 ans ont un emploi précaire. (...)»

Un précariat indissociable du peuple... qui ne peut se satisfaire de pis aller tel que le "care" :

«Il y a un ennemi du peuple qui doit être abattu politiquement : l’oligarchie. L’oligarchie est l’ensemble de ceux qui profitent du système et font de sa défense une fin en soi. Il s’agit des possédants du CAC 40 et de leur « suite dorée », les médiacrates, trader, yuppies, publicitaires, eurocrates et ainsi de suite dont la caractéristique est le parasitisme et l’inutilité sociale. L’oligarchie règne par la peur du lendemain qu’elle injecte dans le peuple en répandant l’impuissance à maitriser sa vie. Le peuple se constitue dans et par l’opposition aux oligarques. Résister c’est déjà vaincre l’idée que le précariat est une fatalité ou que chacun est personnellement responsable de sa détresse. C’est la politique qui fait le peuple. »

Un précariat, le peuple donc, qui lutte des classes contre l'oligarchie...


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