DSK ne connaît rien aux femmes

N’ayant pas voté pour elle en 2007, mais ne lui vouant pas pour autant le même dédain que certains au PS, il est assez facile aujourd’hui, l’ayant toujours prévu, de saluer l’artiste qui vient de faire son vrai « come-back » avec une remarquable efficacité : Ségolène Royal. Il est légitime d’observer que la stratégie d’encerclement de Martine Aubry a fait long feu, la première secrétaire est maintenant « dans les cordes » Quelque part, cette revanche de bon aloi de la Présidente de Poitou Charente sur le hold-up du congrès de Reims est assez réjouissante pour l’esprit.
La candidate malheureuse de 2007 face à Sarkozy a parcouru un long chemin semé d’embûches, rude, sans doute souvent éprouvant. Elle a su donner le change, faire la « bonne fille » et « jouer le jeu » sans rancune apparente mais sans non plus entamer sa détermination. C’est aussi à de tels comportements tactiques, à cette capacité « d’avaler les couleuvres » sans broncher, que l’on reconnaît les grands gladiateurs du « cirque » politique. Mitterrand n’a pas été pour rien son mentor;  il est bien rare de franchir la dernière marche du podium sans avoir collectionné les cicatrices, plaies et bosses en tout genre, sans avoir souffert, traverser des déserts. C’est aussi l’épreuve qui fabrique les  présidentiables !

Madame Royal a choisi parfaitement son moment pour annoncer sa candidature à la candidature, celui ou Martine Aubry, ayant perdu toute vigilance plastronnait en déclarant au clairon qu’un pacte était en vigueur entre DSK, elle-même et … Ségolène ! Elle laissait entendre qu’ainsi, il n’était pas question de primaires entre ces « poids lourds » Comme elle a dû l’attendre cet instant Ségolène ? A l’affût du mensonge, elle le dénonce immédiatement et, ne laissant aucun répit, attaque aussitôt en faisant l’éloge de la « clarté » contre les magouilles, en substance : Non je ne vous priverais pas de ces primaires promises et dues … Je ne participe pas à ces mascarades … 

“J’ai longuement réfléchi et beaucoup consulté. Le moment est venu d’avancer dans la clarté et la simplicité » Du grand art, un sens éprouvé de la formule et du « timing », une exploitation admirable de l’incompétence de Martine Aubry. Et d’ajouter pour bien marquer qu’il s’agit d’autre chose que du simple PS :

“Je sais d’expérience qu’il faut plus que quelques mois pour se préparer et pour rassembler. Qui ne voit que la droite est déjà en campagne, d’ailleurs elle ne s’en cache pas”, ajoute la présidente du conseil régional de Poitou-Charentes. “Écouter les Français - ils l’ont si peu été ces derniers temps alors qu’ils ont tant à dire ! - Pour agir juste, et les convaincre que nous devons et pouvons ensembles prendre notre destin en mains, avec un espoir de progrès pour eux, pour leurs enfants, et pour relever la France” …

Je sais d’expérience ! Eh oui ! Dans une candidature à la présidentielle, l’expérience du combat n’est pas un mince avantage.
Pour se convaincre de l’efficacité du « coup », il suffit d’aller lire les chroniqueurs habituels du PS, les messagers occultes d’Aubry sur facebook ou sur twitter, certains forums … Ils encaissent très mal !
Une première fois, des primaires internes au PS avaient été organisées pour éliminer l’embarrassante Dame du Poitou, ; elle s’y était joué des deux pachydermes Fabius et DSK, déjà. Aubry concoctait un encerclement plus efficace : échec et mat. L’avenir dira si Ségolène pourra mener au bout son entreprise, mais une chose est maintenant certaine Martine Aubry est « out », KO debout en 48 heures. Reste bien sûr l’hypothèque DSK. Le cheminement pour lui devient de plus en plus difficile en dehors d’un nouvel affrontement qu’il cherchait à éviter : l’opération de neutralisation a échoué. En fait et en dépit de sa « réputation », ou peut-être à cause d’elle, il ne connaît rien aux femmes : on ne les traite pas avec une condescendance ironique.

Certains enfin, pourront avancer que Sarkozy est heureux, c’est pour lui un terrain connu et il souhaite cette adversaire à nouveau. Ils pourraient bien également pêcher par condescendance coupable : la Dame a beaucoup progressé et appris, l’affaire ne serait pas aussi facile qu’ils le pensent.

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