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Le statut des aborigènes en Australie...

Publié le 30 novembre 2010 par Philippejandrok

5b709f86d13861d1a77a7f1c71de479b.jpgIl est certain d’une chose, la conquête de l’Australie et des peuplades indigènes n’est pas encore terminée en Australie ; tout comme il est triste de constater que les australiens sont comme tous les autres, aussi racistes que les fondamentalistes en tout genre, nationalistes de tout poil défendant des intérêts inhumains et volontairement axés sur la couleur de la peau, car le blanc est en Australie, la référence de pureté et le christianisme, la référence absolue de morale et de culture.

L’Australien est raciste, comme le Français ou l’Américain, comme le Thaïlandais, le Japonais ou le Chinois, en clair, tout le monde se déteste sans même se connaître, les chinois sont jaunes pour les blancs, les blancs ont la couleur des cochons pour les chinois et les noirs, il y a toujours une justification physique pour déterminer la haine des uns envers les autres, une haine qui s’explique le plus souvent par une peur atavique de ce que l’on ne connaît pas.

En Australie, le gouvernement fait tout, depuis près de 200 ans pour exterminer un peuple premier présent sur le continent depuis 60 000 ans.

Le blanc s’est octroyé un territoire qui ne lui appartenait pas, un territoire que même les aborigènes refusent de voir comme leur appartenant, car ce sont eux qui appartiennent à la terre. À force, ils ont fini par revendiquer des territoires sur lesquels leur histoire est inscrite, et où leurs ancêtres ont vécu et y sont morts depuis des millénaires pour ne pas que l'on leur reprenne.

Lassez par la possession de la terre et la vente de maisons et de fermes exclusivement réservées aux blancs, puisque les aborigènes étaient d’emblée considérés comme des paresseux incapables de gérer une ferme. Il est évident qu’ils en étaient incapables, qu’est-ce qu’une ferme pour un peuple de chasseur-cueilleur ?

Soyons réalistes, on ne peut plonger dans le monde moderne des hommes et des femmes qui ont connu depuis 60 000 ans un pays, une terre et les richesses de celle-ci sans la moindre intrusion.

Imaginez un état - des colons - qui arrive sur une terre et qui décide qu’elle lui appartient, il dresse des règles et des lois, puis il fractionne et vend des parcelles sans même demander l’avis aux occupants, en ce moquant des lieux sacrés, comme Ayers Rock, entre autre :

-   Qui est cet Ayer, s’interroge un aborigène, je ne connais pas cet homme et que connaît-il de nous, nous connaissons ce rocher depuis toujours et il s’appelle ULURU, lui on ne sait même qui c’est, la terre ne sait même pas qui c’est et personne ne s'en souviendra, Uluru restera toujours Uluru.

Pourtant, depuis des années, les blancs font une exploitation commerciale du lieu et permettent même d’escalader le rocher sacré alors qu’il est interdit de monter dessus d’après la culture aborigène, or, c’est à chaque fois un droit bafoué dès qu’un touriste se permet de grimper sur Uluru, mais le blanc s’en fiche, qu’est-ce qu’un rocher pour lui, ce n’est rien, ce n’est même pas une œuvre d’art, le blanc n’entend rien aux choses spirituelles qui n’ont pas attrait à sa culture religieuse ou philosophique.

Et si par exemple un aborigène au teint foncé entrait à St Pierre de Rome en gardant son chapeau sur la tête, et si il urinait contre un pilier parce que l’envie lui en prenait, et s’il lui prenait  également l’envie de chanter ou de jouer du didjiridu, cela lui serait-il autorisé ?

J’en doute, ce serait un sacrilège, mais alors que font les blancs sur Uluru si ce n’est un sacrilège ? imaginez le dépit, la déception et le sentiment grandissant de haine que vivent les aborigènes, qui, chez eux, sont traités en étranger, par des étrangers à la peau blanche. Ils vivent aujourd’hui dans la colère et la perdition car rien n’est fait pour leur permettre de vivre décemment dans ce pays. Les Australiens vous dirons le contraire :

-   On leur donne l’assistance sociale, des maisons et ils vivent dans leur garage avec leurs ordures… Ils dépensent l’aide sociale en alcool au lieu d’élever leurs enfants…

Et oui, que pourrait-ils faire d’autre sincèrement ?

Depuis quand le modèle blanc est-il le modèle à suivre pour un peuple qui a vécu en harmonie avec la nature depuis 60 000 ans sans anicroches ? Qu’est-ce qu’une maison pour lui ? Et tout le confort moderne ?

En Australie, il existe une loi qui vous interdit d’entretenir une relation amicale avec des espèces animales sauvages, cette loi vise à préserver la nature et son identité, mais la question que je pose est la suivante :

-   Les australiens ont-ils respecté cette loi avec les peuplades locales qui vivaient « sauvagement » mais en harmonie dans leur territoire naturel ?

Je ne prétends pas que les aborigènes soient une espèce animale, mais un peuple qui vivait à sa manière et sans le moindre rapport avec le mode de vie des blancs depuis 60 000 ans. Les australiens se rendent donc coupables d’ethnocide et ils se justifient en prétendant que l’on ne peut rien tirer de « ces gens-là ». Alors que faire ?

S’en débarrasser, quoi de plus simple, ne possédant pas l’enzyme pour digérer l’alcool, donnons leur de l’argent, de toute façon ils iront le dépenser en bière ou en whisky et on s’en débarrassera bien, c’est une question d’années.

Malheureusement pour les Australiens, la forte immigration asiatique fera dans la prochaine génération tabula rasa sur la race blanche qui se diluera progressivement, et nous aurons en Australie une succursale du continent Asiatique, peut-être pourrons nous sauver ce peuple fier et unique qu’est le peuple aborigène.

Le pire c’est que les australien qui traitent avec tant de mépris le premier peuple, se sert de son art pour faire sa promotion culturelle à travers le monde, c’est une vitrine fantastique. Des galeries d’art exposent des artistes aborigènes qui font parfois des œuvres remarquables pour nous, alors que pour eux, ce ne sont que la traduction de leurs rêves, ces œuvres sont vendues à prix d’or, 50% pour la galerie, habituellement tenue par des blancs, bien sûr, comment les aborigènes sauraient-ils que leurs rêvent feraient des œuvres uniques si les blancs n’étaient pas là pour en profiter.

J’ai vu des aborigènes dans les villes de Perth et Fremantle, ivres, criant, hurlant, se bousculant, effrayant la population dans la rue, vivant dans un rêve, dans un état second, ou plutôt, dans un cauchemar, j’ai éprouvé une peine immense pour ce peuple fier réduit à rien par un occupant technologiquement mieux préparé à affronter le monde moderne, mais qu’est-ce que cela veut dire le monde moderne pour un aborigène ? En a-t-il seulement besoin de ce monde ? Ensuite, le système social fera tout pour réhabiliter l’alcoolique.

Le réhabiliter, mais quelle farce ! Il a juste besoin qu’on le laisse exister, mais c’est déjà trop demander aux blancs, il ne faut pas qu’ils s’étonnent que les aborigènes soient agressifs envers eux, c’est la rançon de la haine.

Les anglo saxons ont toujours un moyen de justifier leurs exactions, au même titre que toute autre nation colonialiste, ce moyen, c’est le progrès. On doit laisser ce peuple en paix, on doit le laisser reprendre racine dans le bush et l’écarter d’un monde qui ne lui ressemble pas et surtout, cesser de tenter de l’intégrer.

J’ai croisé à Melbourne des enfants aborigènes qui suivaient des programmes de réhabilitation par le basquet Ball, c’était d’un ridicule, autant apprendre le football à un canard sauvage. Cette volonté d’effacer la culture par une autre est insupportable, c’est un tel manque de respect et surtout, un manque d’intelligence évident, ou sinon, une malveillance crasse.

À Sydney, j’ai discuté avec une jeune fille « low caste » de sang mêlé, elle avait une peau si blanche que jamais je n’aurais pu imaginer qu’elle était aborigène, son père était « Aussie » et sa mère aborigène. Ses sœurs sont beaucoup plus marqués qu’elle, me disait-elle et nous avons parlé de son peuple. Elle semblait surprise par mon intérêt et souhaitait que nous discutions d’avantage, je lui ai fait part de ma tristesse de voir ses frères transformés en loques humaines dans les rues des grandes villes, elle semblait surprise par ma compassion, si j’avais pu rester plus longtemps, je suis certain qu’elle m’aurait appris de nombreuses choses sur les aborigènes :

-   Come later, we will talk about my people…

-   Don’t forget where you come from, never…

-   I won’t.

J’avais cette conscience des peuples, car nous venons, mon frère et moi, d’une grande famille de Hongrie qui a des racines profondes qui remontent à d’anciennes tribus nomades venant des steppes asiatiques, mon père m’en parlait parfois avec nostalgie en me demandant de ne pas oublier d’où nous venions et je ne l’ai pas oublié. En parlant avec un Coréen qui tenait une boutique de lavage, à Sydney lorsqu’il me demandait d’où je venais, je lui disais :

-   Je suis Français… Mais mon père était Hongrois, et vous et nous avons des ancêtres communs.

-   Ah ! Oui, c’est vrai!

Comme il était fier, un large sourire illumina sa face à cet instant, à tel point qu’il ne me fit pas payer la lessive.

J’ai pu remarquer en Australie que dès que l’on s’intéresse à l’autre, à sa culture, si l’on connaît un mot, ou deux dans sa langue, des portes s’ouvrent et le contact devient extraordinaire, c’est ce que j’ai apprécié à Sydney, la diversité culturelle et raciale. J’ai communiqué avec des êtres du monde entier avec un égal plaisir, Italiens, Chinois, Turcs, Coréens, Japonais… Quel plaisir de côtoyer des gens si différents réunis ici pour une même cause, vivre et faire prospérer ce pays.

Je me demande sincèrement que ferait l’Australie sans ses étrangers ?

Nous visons une époque formidable….


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