Magazine Cinéma

Box Office #8 - 11/10

Par Ashtraygirl

Palmares-once---again.jpg

Comme chaque mois, petit tour d'horizon de ces autres films vus et appréciés... ou pas:

Arthur 3 - La Guerre des Deux Mondes
Arthur 3 - La Guerre des Deux Mondes -
3_etoiles.jpeg
 (-)

Fan du 1er opus de la saga liliputienne de Luc Besson, ayant malencontreusement zappé le second au cinéma, c'est avec un plaisir mitigé que j'ai retrouvé Arthur, Sélénia & co pour cet ultime volet.

S'il est toujours fichtrement agréable de se laisser transporter dans l'univers enchanté des Minimoys où le "mini" se fait "maxi", et de savourer la saveur old school du Connecticut normand d'Arthur, l'enchantement du chapitre intronisant leurs aventures n'est plus au rendez-vous de la même façon. La faute, principalement, à une intrigue en dents de scie, un rien moins palpitante, lorgnant vers Toy Story par moments, et, surtout, à un final décevant. Je m'attendais à une bataille dantesque - à l'échelle des Minimoys - mettant fin aux agissements de M le Maudit, mais l'invasion, à taille humaine, de Daisy Town n'a rien de franchement spectaculaire. Ni sa résolution d'ailleurs. La fable innocente, alourdie au passage par un pamphlet maladroit sur le respect du vivant (les abeilles vont finir par monter un syndicat), reste cependant concentrée sur les ingrédients qui ont fait son succès: l'éloge de l'amitié, du courage, et de l'honnêteté, avec toujours ce goût prononcé pour l'aventure, figuré par les facéties du trio chéri (Arthur, Bétamèche et Sélénia). L'attention portée au casting adulte se révèle quant à lui tout à fait salvateur, et source de nombreux sourires même si, paradoxalement, la transposition de l'univers ras-du-sol des Minimoys au nôtre ne se révèle pas toujours des plus heureux.

Un conte plus tout à fait fantastique, donc, mais qui continue d'assurer le spectacle, divertissant, avec persévérance. Le tout enrobé d'effluves familières de souvenirs d'enfance, parsemés de quelques clins d'oeil savoureux.

Arthur 3 - La Guerre des Deux Mondes
 

En bref: Une conclusion en demi-teinte donc, pour laquelle j'aurais souhaité quelque chose de plus flamboyant. Mais le plaisir, malgré tout, est toujours là. Gentillet.

*1h40 - américain, français - by Luc Besson - 2010

*Cast: Freddie Highmore, Faye Dunaway, Ron Crawford, Penny Balfour, Robert Stanton...

Potiche
Potiche -
1etoile.jpeg
 (+)

Pour poursuivre ma brillante incursion dans le potache de cette fin d'année, je me suis dit qu'il était de bonne guerre de laisser sa chance à un film français. Point de cocorico là-dedans, juste un brusque désir d'impartialité... aussitôt balayé par ce Potiche au titre si seyant. Loin de moi l'idée de condamner d'office un film hexagonal (je désespère de pouvoir un jour être fière de ce que le pays produit aujourd'hui), mas quand la réalité revêt de si laids atours, il est de bon ton de l'affronter la tête froide. Et froide, tel est l'état dans lequel m'a laissé ce film, si tant est que l'on puisse le nommer ainsi, tant il s'approche d'avantage (exprès, apparemment) de la pièce de théâtre filmée (Potiche est effectivement tiré d'une pièce). Histoire sans souffle, mise en scène plombante, effets de style en-dessous de zéro, Potiche a tout de l'élément décoratif par excellence... à ceci près que l'on dirait plus volontiers de lui: "sois moche et tais-toi". C'est lourd, balourd même, figé, endimanché, proche de la fossilisation, à l'image de son casting préhistorique déclamant son texte sans passion, avec maints soucis d'articulation comme il sied à la langue de Molière, dont on nous ressort quelques expressions tombées en désuétude. Ozon recycle ici ce que la France subit - et subira encore - de si longue date: une Deneuve aux allures de Bernadette Chirac (la ressemblance est frappante dans l'un des plans), un Depardieu ayant définitivement adopté son personnage de gaulois joufflu en reproduisant parfaitement les mimiques bonhomme d'Obelix, un Luchini en baisse de régime, plus vulgaire qu'acide, une Godrèche toujours aussi godiche... seuls rescapés de cette collection d'antiquités, Jérémie Rénier (en sosie de Cloclo façon tantouse qui s'ignore) et Karin Viard (plutôt rafraîchissante, pour le coup). En prime, on ose nous servir un discours féministe à la con, tellement bateau qu'il en prend l'eau, tout seul. Et jusqu'au final, aussi risible qu'une fiesta à l'UMP, Deneuve rame en bobonne émancipée.

Pourquoi une étoile, donc, devant tant d'hostile défiance? Pour la reconstitution somme toute très réussie de la fin des 70's, qui assume son kitsch de bout en bout, jusque dans les costumes, en rappel à la dernière belle époque que connut le cinéma français. Et pour la démonstration, brillante, quoique non recherchée, de la part d'Ozon, que le "cinéma" en France est en état de décomposition avancée, mais encensée. J'en veux pour preuve le remplissage intégrale de la salle de ciné par les clubs du troisième âge de toute la région, se gaussant à chaque réplique pas drôle de cet éprouvant "divertissement".

Les dinosaures n'ont pas encore disparus...

Potiche
 

En bref: Cas d'école en devenir pour les étudiants en cinéma du monde entier, ou ce que le "cinéma" français a de plus déplorable dans ses tiroirs actuels.

*1h43 - français - by François Ozon - 2010

*Cast: Catherine Deneuve, Gerard Depardieu, Fabrice Luchini, Karin Viard, Judith Godrèche, Jérémie Renier...

Unstoppable
Unstoppable -
3_etoiles.jpeg
(+)

Passé maître dans le long métrage à haute teneur en adrénaline, Tony Scott nous régale ici d'un film catastrophe haletant, qui réutilise au mieux les ficelles du genre pour une efficacité optimale. Pas de temps morts, une intrigue - tirée d'un fait divers - bien ficelée, et ce petit air familier qui évoque le meilleur du genre qu'on ait pu voir jusqu'ici. Des héros ordinaires, incarnés par l'impétueux Chris Pine (Star Trek) et, surtout, la force tranquille d'Hollywood, Denzel Washington, une Rosario Dawson en état de grâce, sublime, et des seconds rôles convaincants pour un résultat détonnant. La pression monte, savamment dosée, soutenue par des plans incandescents, survoltés, dans une mise en scène époustouflante et malgré tout très réaliste. La très bonne idée ici: avoir couplé les points de vue qui se confrontent et se conjuguent autour de l'événement que créé ce train fou livré à lui même. Ainsi, on suit à la fois la catastrophe d'un point de vue interne (le poste de contrôle, les bureaux de la compagnie), intimiste (les protagonistes au plus près du monstre de fer) et médiatique (les flashs spéciaux diffusés en real time). Le tout est prenant de bout en bout, exaltant, convaincant (on ne passe pas son temps à se dire que c'est "gros comme une maison"... juste américain), à peine égratigné par le seul défaut émaillant l'intrigue, mais néanmoins indissociable du genre: le petit côté larmoyant se rattachant à l'histoire personnelle des deux hommes, qu'on ne nous épargne pas, et un final convenu quant à ce pan de l'histoire. Néanmoins, la cohabitation difficile entre les deux têtes d'affiche se muant peu à peu en camaraderie virile sauve le côté "privé" de l'histoire du pathos de circonstance. Un pari plus que réussi, donc, pour ce Unstoppable.

En bref: Un film catastrophe efficace, haletant, duquel on ressort essorés. Banco Tony!

Unstoppable

*1h35 - américain - by Tony Scott - 2010

*Cast: Denzel Washington, Chris Pine, Rosario Dawson, Ethan Suplee, Lew Temple, Kevin Dunn...

Red
Red -
2_etoiles.jpeg
 (++)

J'attendais beaucoup de ce baroud d'honneur des ex de l'intelligence service et, accessoirement, des vieux briscards d'Hollywood. J'attendais tellement de ce RED que, sans doute, j'avais placé la barre trop haut. Si haut que le plaisir au visionnage, lui, n'a pas été complet, loin s'en faut. Car en lieu et place du grand pétage de plomb des anciens que l'on souhaite remiser pour de bon (ad patres), j'ai assisté à ce qui s'apparentait plus à une histoire un rien cousue de fil blanc, d'avantage écrite à la gloire d'un Bruce Willis toujours en forme mais comme las de tout ce cirque. Trop présent à l'écran par rapport au reste de ses prestigieux partenaires (Helen Mirren arrive bien trop tard dans la bataille...), il semble faire le bilan, à travers ce rôle-ci, des années fastes estampillées John McLane. Et quel bilan! Pourtant, ce seul inventaire nostalgique ne suffit pas à camoufler les lacunes d'un scénario mal maîtrisé, au tempo incertain. Les moments d'anthologie côtoient les plages de vague ennui, et c'est bien là l'essentiel du problème qui, de fait, parasite leffet humoristique de bien des séquences.

Pourtant, on passe un agréable moment à suivre la dernière mission de ces retraités extrêmement dangereux, réunis autour d'un contrat lancé sur leurs têtes pour tenter de dissimuler une sombre affaire à laquelle, très sincèrement, on ne comprend pas grand chose. Le plus incompréhensible est sans nul doute la présence incongrue du personnage de Mary-Louise Parker (toujours aussi rayonnante, ceci dit), que Willis traîne derrière lui du début à la fin sans que l'on en saisisse le potentiel à terme. Mais ces petites "contrariétés" sont largement contrebalancées par le numéro brillantissime d'un John Malkovitch en roue libre totale, fabuleusement parano, parfaitement réjouissant, dans une démarche résolument récréative. Autre jolie révélation de ce Red, Karl Urban (vu dernièrement dans Star Trek) en espion propre sur lui, qui semble prendre un malin plaisir à jouer les ersatz de Bond. Helen Mirren est toujours impériale, même un lance-roquette à la main, et Brian Cox assure en ex du KGB. Quant au grand Morgan Freeman il fait... du Morgan Freeman. Mais il le fait tellement bien...

En bref: Pas déplaisant donc, mais pas complètement réussi non plus. Quelques séquences épatantes visuellement, mais trop vite eclipsées par des scènes trop convenues, trop mollassonnes. J'en attendais mieux.

Red
 

*1h51 - américain - by Robert Schwentke - 2010

*Cast: Bruce Willis, John Malkovitch, Morgan Freeman, Helen Mirren, Mary-Louise Parker, Karl Urban, Brian Cox, Julian McMahon, Richard Dreyfuss...


Retour à La Une de Logo Paperblog