Lumières sur le monde

A partir de ce soir et jusqu'au 9 décembre, en tant que Juifs, nous célébrons 'Hanouka, la fête des Lumières.
Nous sommes au deuxième siècle avant l’ère chrétienne.
La Judée, qui avait été conquise par Alexandre le Grand, est aux mains des Séleucides.

La position stratégique de la Judée au carrefour de l’Asie et de l’Afrique fait d’elle un enjeu vital dans la lutte entre la dynastie des Ptolémées d’Égypte et les Séleucides gréco-syriens.
Par ailleurs, la population subit l’influence grandissante de la culture hellénistique qui fait de nombreuses émules au sein de la jeunesse.
La menace de destruction physique et culturelle du Judaïsme est donc contenue à grande peine.
C’est à cette époque que le roi Antiochus IV Épiphane décide l’acculturation forcée des Juifs.
Il interdit l’étude de la Torah, la pratique de la circoncision, le respect du Shabbat.
Par ailleurs, tout est mis en œuvre pour helléniser la population.
Nombreux sont ceux qui prennent des noms grecs ou se marient avec des non-juives.
Cette tendance se retrouve aussi parmi le clergé où des prêtres se font les complices de l’occupant pour piller le trésor du Temple.
C’est de Modine, un petit village de Judée, que le Grand-Prêtre Mattathias va lancer la révolte.
Suivi par ses cinq fils dont le troisième, Judah sera un temps le chef militaire, la rébellion va se propager à travers toute la Judée.
Les Syriens envoient des armées de plus en plus nombreuses et puissantes, mais ils sont à chaque fois défaits par les Macchabées qui gagnent de plus en plus de terrain.
En l’an 164 de notre ère, ceux-ci avec à leur tête Judah Macchabée pénètrent finalement dans Jérusalem.
Ils trouvent le Temple souillé, saccagé et pillé. Ne perdant pas de temps, ils le nettoient et le restaurent.
Ils fabriquent une nouvelle Ménorah, et le 25 du mois de Kislev, ils inaugurent le Temple réhabilité.
Mais lorsqu’ils veulent allumer la Ménorah, ils ne trouvent qu’une petite fiole d’huile d’olive pure portant le sceau du Grand-Prêtre.
Elle est tout juste suffisante pour brûler un jour, alors qu’il en faut huit pour se procurer une huile conforme.
Et là, c'est le miracle, la Ménorah brûle huit jours, sans s’éteindre.
C'est ce miracle qui est célébré et remis à l’honneur tous les ans par le peuple juif à ‘Hanoucca.
En souvenir, cette fête non-chômée dure huit jours pendant lesquelles on allume un chandelier à huit branches, plus une pour le shamash qui sert à allumer les autres lumières.
On allume le shamash et une lumière supplémentaire chaque jour, jusqu'au huitième jour où les huit lumières sont allumées et éclairent les ténèbres.
On récite des prières de louanges et de remerciements à Hashem pour ce miracle de 'Hanouka.
D’autres coutumes sont également liées à cette fête comme jouer à la toupie où sont gravées certaines lettres hébraïques, donner de l’argent aux enfants, ‘Hanoucca Guelt en yiddish, et manger des aliments frits dans l’huile comme des beignets ou les latkès, des beignets de pomme de terre.
La fête de 'Hanouka est un espoir de lumières sur le monde, lumières du bien qui dissipent les ténèbres du mal.
Puissent les Lumières de 'Hanouka emplir le monde.
Hag samea'h 'Hanouka à toutes et à tous.