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Fillon : le carnet de notes des ministres a coûté cher

Publié le 12 janvier 2008 par Torapamavoa Torapamavoa Nicolas @torapamavoa
Un petit contrat de conseil que révèle Bakchich Voici le texte de l’annonce concernant le marché passé avec Mars & Co en octobre 2007, avec l’essentiel des mentions légales (nous avons enlevé les téléphones) publiées au Bulletin officiel des annonces des marchés publics. Annonce N°213, publiée le 17/12/2007 dans le BOAMP 060 C, dépt. 75 Nom et adresse officiels de l’organisme acheteur : d.g. de la Modernisation de l’Etat. Correspondant : M. Delage Patrick, Chef du service de la modernisation de la gestion publique, 139 rue de bercy (XXXXXX). Le pouvoir adjudicateur n’agit pas pour le compte d’autres pouvoirs adjudicateurs. Principale(s) activité(s) du pouvoir adjudicateur : Modernisation de l’Etat. Annonce n° 169, B.O.A.M.P. 105 B du 4 septembre 2007. Objet du marché : le présent marché est un marché de prestations intellectuelles ayant pour objet de fournir à la Direction générale de la modernisation de l’etat (Dgme), une assistance relative à la stratégie de suivi des lettres de mission des ministres permettant d’apporter des éléments de réponse aux besoins de la présidence de la République et du Gouvernement. Type de marché de services : 27 Classification C.P.V. : Objet principal : 74121200 Critères d’attribution retenus : Offre économiquement la plus avantageuse appréciée en fonction des critères énoncés ci-dessous avec leur pondération : - qualité de la proposition et des méthodes : 40 % - compétence et expérience des intervenants : 40 % - proposition financière : 20 % Type de procédure : procédure adaptée Attribution du marché ou du lot : . - assistance pour la stratégie de suivi des lettres de mission des ministres. Nom du titulaire/organisme : MARS et CO, 100 avenue Raymond Poincaré, 75116 Paris Offre la plus basse (H.T.) : 86 650 euros Date d’attribution du marché : 26 octobre 2007 La procédure d’achat du présent avis est couverte par l’accord sur les marchés publics : oui Une enchère électronique a été effectuée : non Instance chargée des procédures de recours : Tribunal administratif de Paris 7 rue de Jouy, 75181 Paris Cedex 04, (XXXX) Date d’envoi du présent avis à la publication : 8 novembre 2007.
http://www.bakchich.info/article2338.html Fillon : le carnet de notes des ministres a coûté cher Bonnet d’âne | samedi, 12 janvier 2008 | par Paul Louis Scopa Pour "évaluer" les performances de ses ministres, François Fillon a demandé à un cabinet privé, Mars & Co, de lui concevoir un bulletin de notes. Un choix curieux et un contrat juteux que vous dévoile « Bakchich ». Et dont les résultats n’ont plu ni aux ministres, ni à Matignon ! Dans l’entourage de François Fillon, à Matignon, on n’est pas près d’oublier l’épisode calamiteux qu’a constitué, début janvier, l’annonce d’une notation des ministres, ou, plus précisément, d’une "évaluation de leur suivi des lettres de mission" fixées par l’Elysée et le chef du gouvernement. Mais les coulisses de cette histoire sont encore plus étonnantes. Certes, Brice Hortefeux, ministre de l’immigration, n’a guère été étonné de découvrir dans son projet de notation, qu’il était censé faire du chiffre, toujours du chiffre, sur le nombre d’expulsions d’immigrés illégaux, puisque c’est son refrain préféré. D’autres ministres, en revanche, ont été surpris de découvrir les critères retenus pour "évaluer" leur politique. En quoi la part de marché du cinéma français dans les salles constitue-t-elle un bon critère de performance pour le ministère de la culture et sa titulaire Christine Albanel ? Mystère. Et l’évolution de la fréquentation des musées lorsqu’ils sont gratuits ? Mystère, encore. Pourquoi le ministre de l’éducation, Xavier Darcos, doit-il être jugé sur le nombre d’heures supplémentaire réalisées par les enseignants ou leur ancienneté dans les ZEP ? Enigme supplémentaire. Bernard Kouchner, ministre des affaires étrangères, va-t-il se transformer en maître d’école faisant la chasse aux absents, puisqu’il sera "noté", notamment, sur le nombre de ministres français présents à chacun des conseils de ministres de Bruxelles et Luxembourg, quand la France présidera le conseil de l’Union européenne, au deuxième semestre 2008 ? Suspense toujours. Matignon a tout fait pour expliquer qu’il ne s’agissait pas de sanctionner les ministres, mais d’évaluer les politiques. En vain : nombre de membres du gouvernement ont très mal pris la chose et l’Elysée se gausse, en privé, des maladresses commises du côté de Fillon. Diversion ou cafouillage ? Matignon fait désormais porter une partie du chapeau de ce joli bide au cabinet privé, Mars & Co, retenu pour cette opération inédite et singulière. Certains conseillers du Premier ministre expliquent, en effet, qu’ils ont été très modérément satisfaits du travail du cabinet Mars & Co, chargé de l’élaboration des indicateurs devant servir à cette évaluation ministérielle. « Le cabinet Mars & co ne connaissait visiblement pas grand-chose aux politiques publiques, nous avons dû réécrire entièrement son rapport », confie un membre du cabinet de François Fillon. « Nous avons largement réécrit leurs propositions, c’est vrai, mais nous ne nous attendions pas à une solution clé en main », nuance, de façon plus diplomatique, un autre collaborateur du locataire de Matignon. Un bulletin d’au moins 86 650 euros Contrairement à certaines rumeurs, il y a bien eu passation d’un appel d’offres pour retenir, le 26 octobre dernier, ce prestataire pour ce marché très atypique. Bakchich a même retrouvé son annonce officielle, publiée discrètement le 17 décembre (voir encadré), plus d’un mois après avoir été envoyée "pour avis à la publication" : le marché portait sur « une assistance relative à la stratégie de suivi des lettres de mission des ministres permettant d’apporter des éléments de réponse aux besoins de la présidence de la République et du Gouvernement ». C’est joliment dit pour fabriquer un carnet de notes ! Et la conception de ce bulletin gouvernemental aurait coûté au minimum la modique somme de 86 650 euros ! Une bagatelle pour le budget de l’Etat. Mais beaucoup pour un petit rapport que Matignon a dû réécrire… Il est vrai que, dans les critères pour choisir Mars & Co, la« compétence et l’expérience des intervenants » n’ont pesé que pour 40% dans la décision… Il ne fallait donc pas s’attendre forcément à des miracles ! Un petit contrat de conseil que révèle Bakchich Voici le texte de l’annonce concernant le marché passé avec Mars & Co en octobre 2007, avec l’essentiel des mentions légales (nous avons enlevé les téléphones) publiées au Bulletin officiel des annonces des marchés publics. Pour bordé juridiquement qu’il soit, le choix du cabinet Mars & Co est tout de même surprenant. Car celui-ci est plus connu dans les milieux patronaux que dans le domaine de l’évaluation des politiques publiques. Volonté d’instiller la "logique managériale d’entreprise" dans la machine de l’Etat ? Probablement. Mais le Premier ministre voulait peut-être, aussi, rendre la monnaie de sa pièce à Patrick Devedjian, qui, durant l’été 2006, avait réuni le staff de campagne de Nicolas Sarkozy avec les équipes d’un cabinet concurrent, le Boston Consulting Group (BCG), afin de réécrire le programme de l’UMP pour les législatives. Fillon n’avait guère apprécié ces séances de "coaching" animées par le BCG. Ce dernier, associé à un autre cabinet, a obtenu depuis juin dernier un contrat avec Bercy pour donner son avis sur les "pôles de compétitivité". L’"évaluation des politiques publiques", thème décidément à la mode, est devenue ces derniers mois une véritable manne pour les sociétés de conseil. Le cabinet d’un gourou assez secret Pour son opération "notation des ministres", Matignon a curieusement choisi un frère ennemi du BCG, Mars & Co, moins connu, bien qu’il compte 250 consultants et six bureaux dans le monde. Anecdote : son fondateur, Dominique Mars, a créé son cabinet en 1979, en claquant la porte du BCG, estimant que ce dernier avait du mal à travailler de manière approfondie avec chacun de ses clients. Lui préférait avoir peu de clients, mais faire du "sur-mesure". Dominique Mars, natif de Neuilly-sur-Seine, passait pour une sorte de gourou du management dans les années 80. Il a longtemps été l’un des conseillers les plus proches de l’état-major de Carrefour. Depuis, il est resté très secret, adepte de l’opacité puisqu’il ne publie pas ses comptes – comme l’a révélé hier une enquête de France Inter. L’un des piliers actuels du cabinet, Jean-Marie Hennes, préside la Fondation HEC, institution très chic qui glane des fonds pour la célèbre école de commerce de Jouy-en-Josas, auprès de tous les grands groupes privés, de L’Oréal à la Société générale. Bref, des gens très CAC 40, fort éloignés des us et coutume du secteur public, même si le cabinet a été récemment sollicité par la Caisse des dépôts. Le choc des cultures, revendiqué initialement par Matignon, ne pouvait être que risqué. Au siège parisien du cabinet Mars & Co, on s’abrite derrière une « légendaire réputation de discrétion » pour refuser de répondre aux questions des journalistes. Mars, c’est vraiment une autre planète…
http://torapamavoa.blogspot.com http://myspace.com/torapamavoa Non Nicolas! Le rap anti sarko !!

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